Deux magistrats de La Réunion sont soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles à une tierce personne. Une enquête préliminaire, portant sur des accusations de corruption et de trafic d'influence, a été ouverte et est actuellement analysée par le Parquet national financier (PNF).
Cette enquête a été initiée en décembre 2024 à Saint-Denis-de-La-Réunion. Elle cible Bruno Karl, ancien président du tribunal judiciaire de Saint-Denis, et Alain Chateauneuf, ex-premier président de la cour d'appel de La Réunion. Selon des informations de Mediapart, le dossier a été transmis au PNF en août dernier.
Les magistrats sont accusés d'avoir fourni des informations à un intermédiaire, impliqué dans plusieurs affaires de corruption. Les investigations ont débuté après un contrôle fiscal de cet intermédiaire, dont le téléphone a révélé des données sensibles concernant des chefs d'entreprise locaux.
Une source proche du dossier a indiqué que l'intermédiaire et Bruno Karl résidaient dans le même immeuble à Saint-Denis. Cette proximité aurait permis à l'intermédiaire de proposer des interventions auprès de Karl pour influencer des dossiers en faveur de certains justiciables.
Des soupçons similaires pèsent également sur Alain Chateauneuf, récemment nommé à la cour d'appel de Dijon. Il a dirigé la cour d'appel de La Réunion de 2018 à 2024, tandis que Bruno Karl a été président du tribunal judiciaire de 2017 à 2022.
Bruno Karl a déclaré à l'AFP ne pas être au courant de l'enquête et a affirmé n'avoir jamais demandé d'intervention à un collègue. Il a pris connaissance de l'enquête à travers les médias. De son côté, Alain Chateauneuf n'a pas souhaité commenter la situation.
Cette affaire soulève des questions importantes sur l'intégrité du système judiciaire à La Réunion. Les accusations de corruption et de trafic d'influence mettent en lumière des pratiques préoccupantes qui nécessitent une attention particulière des autorités judiciaires.