La présidence de Madagascar a annoncé qu'une tentative de prise de pouvoir illégale et par la force est en cours dans le pays. Cette déclaration intervient alors qu'une unité de l'armée, connue sous le nom de CAPSAT, a affirmé avoir pris le contrôle du commandement militaire, englobant toutes les forces armées.
Cette unité a joué un rôle crucial lors de la crise politique malgache de 2009, qui a permis à Andry Rajoelina de monter au pouvoir. Les manifestations, initialement déclenchées par des coupures d'eau et d'électricité, ont rapidement évolué pour refléter un mécontentement plus large envers le gouvernement, en raison du chômage élevé, de la corruption et de la crise du coût de la vie.
Les où se trouve Rajoelina restent flous, mais il a déclaré qu'il y a une tentative de saisie de pouvoir en violation de la Constitution. Il a condamné fermement cette situation, appelant les forces clés de la nation à se rassembler pour défendre l'ordre constitutionnel et la souveraineté nationale.
CAPSAT a annoncé la nomination d'un nouveau chef d'état-major, le général Demosthene Pikulas. Le ministre des Forces armées, Manantsoa Deramasinjaka Rakotoarivelo, a accepté cette nomination, affirmant : "Je lui donne ma bénédiction".
Des manifestants se sont rassemblés sur la place principale d'Antananarivo pour la deuxième journée consécutive. Ce développement est significatif, car ils avaient auparavant échoué à atteindre la Place du 13 Mai, symbole des précédentes révoltes. Un manifestant a déclaré : "Nous avons enfin conquis la Place du 13 Mai - la Place de la Démocratie".
Ils expriment leur joie et leur soulagement, considérant cela comme une grande victoire. Leurs efforts ont été renforcés par le soutien inattendu de CAPSAT, qui a condamné l'usage de la force contre les manifestants par d'autres unités de sécurité.
La situation sécuritaire a conduit Air France à suspendre ses vols vers Antananarivo jusqu'à au moins mardi. L'Union africaine a exprimé sa profonde inquiétude face aux derniers développements et a exhorté les parties à résoudre la crise par le dialogue.
Le mouvement de protestation, connu sous le nom de Gen Z Mada, utilise principalement les réseaux sociaux pour mobiliser le soutien. C'est le plus grand défi auquel Rajoelina a été confronté depuis sa réélection en 2023.
Madagascar a connu de multiples soulèvements depuis son indépendance en 1960, y compris des manifestations massives en 2009 qui ont conduit à la démission de l'ancien président Marc Ravalomanana. Rajoelina a gouverné pendant quatre ans avant de revenir au pouvoir après l'élection de 2018.
Malgré ses ressources naturelles, Madagascar est l'un des pays les plus pauvres du monde, avec 75 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Selon le FMI, seulement un tiers des 30 millions d'habitants a accès à l'électricité.
La situation à Madagascar demeure tendue et incertaine. Les événements récents soulignent les défis politiques et sociaux auxquels le pays est confronté. Les manifestations continuent de croître, et la réponse des autorités sera cruciale pour l'avenir de la démocratie à Madagascar.