Un couple d'accueil a été placé en garde à vue après avoir amené le corps sans vie d'Ayden dans une clinique. Cette affaire tragique met en lumière des violences intrafamiliales préoccupantes dans le territoire, où un tiers des dossiers traités concernent ce type de violences.
Vendredi, l'homme de 51 ans et la femme de 49 ans ont été mis en examen pour violences habituelles sur un mineur ayant entraîné la mort d'Ayden, âgée de 7 ans. Ils sont également accusés de privation de soins ou d'aliments suivie de mort, selon la procureure de la République de Papeete, Solène Belaouar.
Le couple a été placé en détention provisoire. L'autopsie de l'enfant, réalisée jeudi, a révélé des signes de maltraitance et une importante dénutrition. Cependant, les enquêteurs n'ont pas trouvé suffisamment d'indices pour qualifier les actes de meurtre.
Le corps d'Ayden a été amené dans une clinique par le couple, qui s'occupait d'elle et de ses frères et sœurs. La fillette était couverte de bleus et présentait des hématomes au crâne et au thorax. Son extrême maigreur indique qu'elle n'a pas été correctement alimentée avant son décès.
En garde à vue, l'homme a reconnu avoir frappé Ayden avec un bâton. Des informations rapportées par Tahiti Nui Télévision indiquent qu'Ayden volait des goûters à l'école, probablement en raison de la faim.
Les violences ne concernent pas uniquement Ayden, mais aussi son frère de 8 ans et sa sœur de 5 ans. Ces enfants ont été placés dans des foyers de Tahiti, qui sont déjà saturés. La fratrie avait été retirée de la garde de leurs parents biologiques à la suite de violences conjugales.
La vice-présidente de la Polynésie française, Minarii Galenon, a reconnu une faille dans le système de protection de l'enfance. En Polynésie, plus de 2 500 mineurs sont sous mesure d'assistance éducative, et 882 d'entre eux sont placés en familles d'accueil ou dans des foyers.
Selon des rapports, la famille d'accueil consommait des cristaux de méthamphétamine, une drogue qui cause de graves problèmes en Polynésie. La situation soulève des questions sur la sécurité des enfants et la capacité des services sociaux à protéger les plus vulnérables.
Cette tragédie met en lumière les défis auxquels sont confrontées les familles d'accueil et les services sociaux dans un territoire où les ressources sont limitées. La nécessité d'une réforme pour améliorer la protection de l'enfance est plus pressante que jamais.
La mort d'Ayden est une tragédie qui souligne l'urgence d'agir face aux violences intrafamiliales en Polynésie française. Les autorités doivent réfléchir à des solutions pour protéger les enfants et prévenir de telles tragédies à l'avenir.