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Conde-Pumpido Manœuvre Pour Empêcher Que La Cour D'Appel De Séville Transmette Sa Sentence Des ERE À L'Europe

Publié le : 25 mars 2025

Contexte Juridique en Espagne

Le président du Tribunal Constitutionnel, Cándido Conde-Pumpido, a soulevé hier une question délicate. Il a proposé aux magistrats de la Salle Première d'envisager d'empêcher les juges espagnols de saisir le Tribunal de Justice de l'Union Européenne (TJUE) en cas de désaccord avec un jugement. Cette suggestion a suscité surprise et incrédulité parmi plusieurs magistrats.

Les juges ont rappelé à Conde-Pumpido que le TJUE ne limite en rien les juges nationaux dans leur capacité à soumettre des questions préjudicielles. Au contraire, la doctrine européenne établit la primauté du droit de l'Union sur celui des États membres, avec de nombreuses décisions rectifiant les critères des différentes cours constitutionnelles.

Réactions au sein du Tribunal

Le débat a pris de l'ampleur, notamment après la décision de la Cour d'Appel de Séville. Cette dernière a étudié pendant des mois la possibilité de porter l'excès de pouvoir du Tribunal Constitutionnel concernant le cas des ERE devant le TJUE. Cette situation met Conde-Pumpido dans une position délicate.

Au cours des derniers mois, le Tribunal Constitutionnel a été fortement critiqué par le Tribunal Suprême. En privé, certains juges accusent son président d'agir avec une impunité totale. Des anciens magistrats s'étonnent également de la transformation du TC en un organe qui "usurpe" des fonctions au Tribunal Suprême.

Les Implications du Débat

Selon des sources juridiques, le débat a émergé autour d'une question moins significative provenant de la Salle Civile et Pénale du Tribunal Supérieur de Justice de Madrid. Cependant, au sein du Tribunal Constitutionnel, il est soutenu que l'objectif de Conde-Pumpido est de "créer une doctrine" qui empêcherait la Cour d'Appel de Séville d'élever une question préjudicielle concernant les ERE devant le TJUE.

Le président a indirectement mentionné les ERE, affirmant qu'il est nécessaire de "défendre" la juridiction du TC. La Cour d'Appel de Séville a récemment clarifié qu'elle estime qu'il existe des éléments suffisants pour porter les décisions du TC sur les ERE devant le TJUE via une question préjudicielle.

Décisions de la Cour d'Appel de Séville

La semaine dernière, la Cour d'Appel de Séville a rendu une décision précisant qu'elle donne un délai de dix jours aux avocats et à la Procureur pour se prononcer sur la pertinence de soumettre une question préjudicielle. Les magistrats ont souligné qu'ils ne peuvent pas ignorer la possibilité que les évaluations du TC sur les ERE ne soient pas entièrement compatibles avec le droit de l'Union.

En outre, la Cour d'Appel a insisté sur le fait que la doctrine du TC concernant les ERE pourrait enfreindre les exigences internationales en matière de lutte contre la corruption politique. Cela soulève des questions sur la conformité avec le Traité de Fonctionnement de l'Union Européenne sur la lutte contre le fraude et la corruption.

Conclusion

En résumé, la proposition de Conde-Pumpido a ouvert un débat crucial sur la relation entre le Tribunal Constitutionnel et le TJUE. Les implications de cette discussion pourraient avoir des conséquences significatives sur la juridiction et sur la manière dont les juges espagnols interagissent avec les institutions européennes. La situation reste à suivre de près.

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