Les coûts du travail ont atteint un niveau record. Au premier trimestre de 2025, les entreprises ont de nouveau vu leur facture augmenter, marquant ainsi la dix-septième hausse trimestrielle consécutive. Selon les données fournies par l’Institut National de Statistique (INE), cet indicateur est à son plus haut niveau depuis 25 ans. Cependant, cela ne signifie pas que les salaires ont connu une augmentation similaire.
Au contraire, cette récente hausse est principalement due aux cotisations introduites par la réforme des retraites, destinée à financer les pensions de la génération du baby boom. Pendant ce temps, les salaires stagnent à des niveaux similaires à ceux d'il y a sept ans.
Le coût du travail se compose de deux éléments : le coût salarial et les autres coûts, qui incluent principalement les cotisations sociales. Ainsi, au premier trimestre, le coût total du travail a augmenté de 3,8% par rapport à la même période en 2024, atteignant 3 124,55 euros. C'est le montant le plus élevé pour cette période depuis l'an 2000.
En moyenne, les entreprises paient 2 290,46 euros de coût salarial pur et 834,09 euros de coûts non salariaux, principalement des cotisations obligatoires à la Sécurité Sociale. Les données de l’Enquête Trimestrielle de Coût du Travail (ETCL) montrent que les coûts salariaux et non salariaux ont tous deux augmenté de 3,8% entre janvier et mars, tandis que les cotisations sociales ont légèrement augmenté de 3,9%.
Un examen plus approfondi des microdonnées révèle que les coûts des cotisations sociales ont augmenté beaucoup plus rapidement que les salaires. Depuis l’arrivée de Pedro Sánchez au pouvoir en 2018, le coût des cotisations sociales a explosé de 29,5%, passant de 594 à 769 euros par mois.
En comparaison, les coûts salariaux ont augmenté de seulement 24% durant cette même période. Cela coïncide avec l’augmentation continue du salariat minimum interprofessionnel (SMI), qui a grimpé de 736 à 1 184 euros mensuels, soit une hausse de plus de 60%.
La hausse des cotisations est encore plus marquée lors des dernières années. Depuis le dernier trimestre de 2022, les coûts des cotisations à la Sécurité Sociale ont augmenté de plus de 13%, tandis que les coûts salariaux n'ont pas augmenté de 1%.
Ces chiffres révèlent la pression croissante sur les coûts des entreprises, notamment à cause du MEI, en vigueur depuis janvier 2023. De plus, la cotisation de solidarité, appliquée aux salaires les plus élevés depuis 2025, accentue cette situation.
Les employeurs expriment leurs préoccupations face à cette augmentation des coûts du travail, surtout lors des hausses de cotisations. Ils s'opposent à la réduction de la durée du travail proposée par Yolanda Díaz, arguant que cela pourrait augmenter les coûts jusqu'à 7%.
Ils soutiennent que produire la même quantité avec moins de temps ou à des coûts plus élevés sera très difficile, voire impossible, pour maintenir la viabilité de leurs entreprises et de leurs équipes.
En résumé, les coûts du travail continuent d'augmenter, principalement en raison des cotisations sociales. Les salaires, quant à eux, stagnent, ce qui crée une tension sur les entreprises. La situation actuelle soulève des questions cruciales sur la durabilité des modèles économiques face à ces défis.