Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment proposé une réforme visant à faire participer les détenus aux frais d’incarcération. Lors d'une interview sur TF1, il a exprimé son souhait de modifier la loi pour rétablir cette pratique qui existait jusqu'en 2003.
Jusqu'en 2003, les détenus contribuaient à leurs frais d'incarcération, un système qui a été abandonné. Selon Darmanin, il est temps de rétablir ces frais, évoquant un montant qui serait symbolique. Cette initiative fait suite à un rapport de la Cour des comptes, soulignant le coût élevé du fonctionnement des prisons françaises.
Le ministre a indiqué que le coût des prisons atteint 10 millions d’euros par jour, soit près de quatre milliards d’euros par an. Cela soulève des questions sur la durabilité et l'efficacité du système pénitentiaire actuel.
Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), le coût d'un détenu en France est d'environ 32 000 euros par an. En comparaison, une mesure en milieu ouvert, comme le port d'un bracelet électronique, coûte près de 30 fois moins. Ces chiffres soulignent l'importance de réévaluer le modèle d'incarcération.
Le coût journalier moyen d'un détenu en prison est de 105 euros. En revanche, les détenus en semi-liberté coûtent environ 50 euros par jour. Ces différences de coûts montrent que des alternatives à l'incarcération pourraient être plus économiques.
La note de la Conférence de consensus révèle que le coût d'une journée en maison centrale est de 196 euros, soit le double des autres établissements. Les maisons centrales, qui accueillent des détenus à longues peines, nécessitent plus de personnel et d'investissements en sécurité.
En plus de la masse salariale, les coûts incluent l'hébergement et la restauration des détenus. Chaque prisonnier a droit à un toit et à deux repas par jour, ce qui représente un coût supplémentaire pour l'État.
Deux propositions de loi ont été déposées par les députés Éric Pauget et Christophe Naegelen pour instaurer des frais d'incarcération. Selon eux, cette mesure pourrait générer 80 millions d’euros par an, permettant de financer la construction d'une nouvelle prison de 250 détenus.
Gérald Darmanin a promis que les fonds récoltés seraient utilisés pour améliorer les conditions de travail du personnel pénitentiaire. Cette promesse vise à rassurer les gardiens de prison sur les bénéfices de cette réforme.
La proposition de Gérald Darmanin de faire participer les détenus aux frais d’incarcération soulève des enjeux importants. Elle vise à alléger le coût pour l'État tout en améliorant le système pénitentiaire. Cependant, les implications de cette mesure nécessitent une réflexion approfondie sur la justice et l'équité dans le traitement des détenus.