Le monde a avancé, mais ceux qui ont perdu des proches à cause de la COVID-19 se sentent souvent bloqués dans le temps. À l'approche du cinquième anniversaire de la déclaration de pandémie par l'Organisation mondiale de la santé, nous découvrons les histoires de cinq personnes touchées par cette tragédie.
Simar Singh Anand, un homme qui se décrit comme un gardien de l'héritage, a perdu son père, Gurinder (Babu) Singh Anand, lors des premiers jours de la pandémie. Il se souvient de l’angoisse d’avoir dû dire adieu à son père à travers une fenêtre en verre.
« Je suis resté bloqué en mars 2020 », explique Simar. Il évoque la douleur de ne pas avoir pu tenir la main de son père dans ses derniers instants, une expérience qui reste gravée dans sa mémoire.
Gurinder Singh Anand, âgé de 57 ans, a combattu la COVID-19 pendant des semaines. Simar se rappelle avoir supplié les infirmières de le laisser entrer dans la chambre de son père. Il a finalement pu le voir, mais seulement pour deux minutes, vêtu d'une combinaison de protection.
« C'était la dernière fois que nous l'avons vu », dit-il, le cœur lourd. Son père avait récemment fermé son restaurant, Darbar, pour la première fois depuis son ouverture en 2000.
Maureen Ambersley, une infirmière, a continué à travailler malgré les avertissements de sa fille. Ashley Ambersley se souvient de la peur qu'elle a ressentie lorsque sa mère a été intubée le soir du Nouvel An 2020.
« Nous n'avons pas pu lui dire au revoir », confie Ashley. Sa mère a été hospitalisée le jour de Noël et est décédée le 5 janvier. Elle décrit sa mère comme une personne au cœur généreux, toujours prête à aider les autres.
Ashley se demande chaque jour pourquoi sa mère a dû souffrir ainsi. « C'était un sacrifice », dit-elle, en se remémorant la bonté de sa mère qui accueillait toujours ceux dans le besoin. Cette tragédie reste une douleur vive dans son cœur.
Erica Surette a perdu sa mère, Patricia West, dans un foyer de soins de longue durée. La mort de sa mère est devenue le centre d'un procès collectif contre le foyer, où des résidents ont perdu la vie à cause de la COVID-19.
« Nous avons tous perdu nos proches et cela ne peut pas être pour rien », déclare Surette. Elle croit fermement que des changements doivent être apportés pour éviter que d'autres familles ne souffrent de la même façon.
Les conditions dans les foyers de soins étaient si graves que l'armée canadienne a dû intervenir. Surette espère que son procès pourra aider à apporter des changements nécessaires pour protéger les résidents vulnérables.
Samantha Monckton a joué de la trompette devant la maison de retraite de son père, Garry Monckton, pour lui rappeler les moments musicaux partagés. Garry, un passionné de piano, est décédé à 77 ans après avoir contracté la COVID-19.
« Je n'ai jamais vu son corps, je n'ai que ses cendres », se rappelle Samantha. Ce moment a laissé un vide immense dans sa vie, une porte qui ne peut se fermer.
Phyllis Thompson, une femme de 89 ans, a également succombé à la COVID-19. Sa fille, Linda Gay, se souvient des derniers jours de sa mère et de la douleur de la perdre. « Nos cœurs sont toujours brisés », dit-elle, mais elle choisit de se souvenir des bons moments.
« Vous apprenez à vivre avec cette petite brèche dans votre cœur », conclut-elle, témoignant de la résilience face à la douleur.
Ces histoires illustrent la profondeur de la tristesse et du chagrin causés par la COVID-19. Alors que le monde continue d'avancer, les souvenirs et les luttes de ceux qui ont perdu des êtres chers restent ancrés dans le temps. Il est essentiel de se souvenir et de rendre hommage à ces vies perdues.