« Aucun moyen de se retourner » : Dans les Yvelines, la fermeture inattendue d'une crèche indigne les parents

Fermeture brutale d'une crèche à Beynes

La fermeture d’une crèche peut parfois être aussi simple qu’un coup de fil. Ce week-end, près de vingt-cinq familles de Beynes (Yvelines) ont fait l'expérience de cette réalité. Samedi 22 mars, elles ont été averties par téléphone qu'elles trouveraient la porte close le lundi matin, sauf pour récupérer les affaires de leurs enfants.

Cette décision inattendue du groupe People & Baby, qui gère la crèche des Farfadets, est survenue quelques heures après une manifestation des parents. Ce rassemblement visait à dénoncer les problèmes et dysfonctionnements au sein de l’établissement. Une porte-parole du collectif des parents a rapporté qu’on leur avait assuré que cela n’avait aucun rapport avec la manifestation.

Dysfonctionnements récurrents

Depuis plus d’un an, des difficultés étaient visibles au sein de la crèche. Les tensions entre la direction et les parents étaient fréquentes, notamment à cause de restrictions horaires imposées depuis 2023, justifiées par un manque de personnel. Une maman a souligné que, « sur la fin, il n’y avait plus que des auxiliaires volantes et des intérimaires », ce qui constitue un non-respect du contrat.

Les parents ont également évoqué des cas d'intimidation, comme celui de parents « virés » parce qu'ils étaient gendarmes en uniforme. De plus, une plainte pour maltraitance a été déposée contre une professionnelle de la crèche, qui aurait été mise à pied. Malgré cela, les parents croyaient en la possibilité de solutions.

Réactions des familles et des autorités

Depuis lundi matin, les parents s'organisent tant bien que mal. Une maman a déclaré : « En une journée, qui plus est un dimanche, on n’avait évidemment aucun moyen de se retourner. » Ils font appel à des grands-parents pour garder leurs enfants, mais la situation n'est pas tenable à long terme. Un appel a été lancé auprès des assistantes maternelles de la ville.

Yves Revel, le maire de Beynes, s'est dit « très en colère » contre People & Baby. Selon lui, l’entreprise avait « accusé plus de deux cents heures non effectuées » depuis novembre. Il a insisté sur le fait qu'il n'est pas de la responsabilité des services municipaux de pallier les défaillances de l'entreprise.

Position de People & Baby

Du côté de People & Baby, la direction a reconnu que cette décision était difficile, mais nécessaire pour protéger les enfants et l’équipe. Ils ont déclaré qu'ils avaient tout mis en œuvre pour maintenir l’ouverture de la crèche, mais que les conditions n’étaient plus réunies pour garantir un accueil de qualité.

People & Baby a proposé, sous réserve d’un accord de la commune, un accueil à 13 familles dans d'autres structures à proximité. Toutefois, le groupe fait face à des difficultés financières importantes, entraînant des choix difficiles et plusieurs fermetures de crèches.

Conclusion

La situation à Beynes souligne les défis auxquels sont confrontées les crèches privées. Les parents, laissés sans solution, doivent naviguer dans une crise qui pourrait avoir des répercussions sur le bien-être de leurs enfants. La responsabilité de garantir un service de qualité repose sur les épaules des gestionnaires de ces établissements, et la confiance des familles est désormais mise à l'épreuve.