
Les policiers creillois sont bien conscients que la lutte contre le trafic de stupéfiants est souvent longue et complexe. Ce combat se heurte fréquemment à des récidivistes, comme le montre le cas d'Herwann P., un jeune homme de 19 ans. Son histoire illustre un cycle de délinquance qui semble sans fin.
Le 27 octobre dernier, des policiers sont appelés en renfort pour intervenir sur la rue Henri-Dunant à Creil. Un groupe de trois jeunes, dont Herwann P., a été vu en train de se débarrasser d’un petit sachet de cannabis. L'interpellation se déroule dans un climat tendu, marqué par des insultes et des provocations.
Après une première garde à vue, Herwann P. reçoit une convocation pour une ordonnance pénale. Cependant, quelques heures plus tard, il est de nouveau retrouvé au même point de deal. Ce comportement répétitif suscite l'inquiétude des forces de l'ordre.
Malgré les avertissements, Herwann P. est rapidement rattrapé par la police pour la même activité illégale. Sa troisième garde à vue en deux jours est particulièrement tumultueuse, marquée par des insultes et des menaces. Il est tellement agité que son audition devient impossible.
Lors de son audience, il déclare : « Tu fais le malin, mais tu sais pas qui je suis ». Cette attitude montre son refus de prendre conscience de la gravité de ses actes. Il évoque également un incident survenu en cellule, expliquant son comportement par un coup reçu.
Bien qu'Herwann P. n'ait pas de casier judiciaire, il est déjà connu pour des affaires de stupéfiants durant sa minorité. La substitute du procureur souligne qu'il est impératif d'avoir un électrochoc pour qu'il réalise la gravité de ses actes. Elle demande alors une peine de 14 mois de prison, dont 10 avec sursis probatoire.
La défense, représentée par Me Amandine Fontaine-Tardu, plaide pour une approche plus humaine. Elle souligne que le jeune homme est encore un enfant et qu'il a besoin de soutien. Son père est prêt à l'accueillir dans le Var, loin de Creil.
Le tribunal a finalement décidé d'accéder à la demande de la défense. Herwann P. a été condamné à dix mois de prison avec sursis et est interdit de séjour dans l'Oise pour une durée de deux ans. Cette décision vise à l'éloigner de son environnement habituel, propice à la récidive.
Il n'a donc plus aucune raison de se retrouver rue Henri-Dunant à Creil. Cette situation soulève des questions sur la gestion des jeunes en difficulté et sur la nécessité d'une approche préventive et éducative.
Le cas d'Herwann P. met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. La récidive et le manque de prise de conscience des jeunes délinquants nécessitent une attention particulière. Il est essentiel d'adopter des mesures qui favorisent la réhabilitation plutôt que la simple punition.