
Un tribunal d'appel fédéral des États-Unis a confirmé vendredi les condamnations pour crime de haine de trois hommes blancs ayant poursuivi Ahmaud Arbery, un jogger noir, dans leur quartier de Géorgie. L'un d'eux a tiré sur Arbery avec un fusil de chasse en février 2020.
Le tribunal a rejeté les arguments de la défense, qui soutenait que des messages et publications racistes ne prouvaient pas que les accusés avaient ciblé Arbery en raison de sa race. Les procureurs fédéraux avaient utilisé ces éléments pour démontrer que le meurtre était motivé par une colère raciale accumulée.
Un panel de trois juges du 11e Circuit a pris plus d'un an pour rendre sa décision. Les avocats des accusés avaient plaidé en mars 2024 pour annuler le jugement, affirmant que les preuves de racisme n'étaient pas suffisantes. Cependant, l'opinion du tribunal a souligné que les procureurs avaient montré que chaque accusé avait des préjugés de longue date.
La juge Elizabeth L. Branch a déclaré que les preuves étaient suffisantes pour qu'un juré raisonnable puisse conclure que la race d'Arbery était un facteur déterminant dans cette poursuite mortelle.
Le 23 février 2020, Greg et Travis McMichael ont armé leur camionnette pour poursuivre Arbery, qu'ils avaient aperçu en train de courir dans leur quartier. Un voisin, William (Roddie) Bryan, a rejoint la chasse et a filmé le tir à bout portant. Cette vidéo a provoqué une indignation nationale et a conduit à des arrestations après plus de deux mois sans action.
La Georgia Bureau of Investigation a pris en charge l'affaire alors que la mort d'Arbery alimentait un cri de ralliement contre les injustices raciales. Les trois hommes ont été condamnés pour meurtre par un tribunal d'État fin 2021.
Les avocats des accusés ont critiqué l'utilisation de publications et de messages sur les réseaux sociaux, affirmant qu'ils ne prouvaient pas une intention raciste envers Arbery. Selon l'avocat de Bryan, ces déclarations étaient si choquantes qu'elles avaient influencé le jury sans prouver un intentionnalité à nuire.
Les juges du 11e Circuit ont rejeté ces arguments, soulignant qu'il n'y avait aucune preuve qu'Arbery avait commis un crime. Au moment de sa mort, il était désarmé et n'avait aucun bien volé.
Les trois hommes ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour meurtre et ont également reçu des peines supplémentaires pour avoir brandi des armes lors de crimes violents. Travis McMichael a reçu 10 ans supplémentaires, tandis que son père a été condamné à sept ans supplémentaires.
William Bryan a été condamné à 35 ans de prison, en partie parce qu'il n'était pas armé et qu'il avait préservé la vidéo cruciale. Ces condamnations soulignent l'importance de la justice dans des cas de violence raciale.
Cette affaire met en lumière les défis persistants liés à la justice raciale aux États-Unis. Les condamnations pour crime de haine renforcent l'idée que des actes motivés par le racisme seront poursuivis et punis. Le cas d'Ahmaud Arbery continue d'être un symbole de la lutte contre l'injustice raciale.