Les politiques "dure sur le crime" ont entraîné une crise carcérale, selon une révision récente. Ce rapport souligne que les gouvernements successifs ont contribué à l'augmentation de la population carcérale, forçant la libération anticipée de milliers de détenus l'année dernière. Cette étude met en lumière l'inefficacité de ces mesures face à la réinsertion des criminels.
Le rapport de l'Independent Sentencing Review révèle que, malgré une baisse générale de la criminalité depuis les années 1990, la population carcérale en Angleterre et au Pays de Galles a presque doublé entre 1993 et 2012. Cela se produit alors que les taux de récidive restent élevés, indiquant l'inefficacité des politiques actuelles.
David Gauke, ancien lord chancelier et auteur de la révision, met en garde contre le fait que, sans changements radicaux cette année, les prisons pourraient à nouveau manquer de cellules d'ici le printemps 2026. Les chiffres montrent que l'Angleterre et le Pays de Galles affichent l'un des taux de population carcérale les plus élevés d'Europe occidentale.
Pour faire face à l'overcrowding, le gouvernement a lancé un programme de libération anticipée en septembre dernier. Ce programme permet aux détenus éligibles, purgeant des peines de plus de cinq ans, d'être libérés après avoir purgé seulement 40 % de leur peine. Cela contraste avec les 50 % habituels.
Cette initiative a temporairement libéré des cellules pour accueillir de nouveaux détenus, mais cette marge de manœuvre pourrait disparaître l'année prochaine, même avec la construction de nouvelles prisons. M. Gauke a souligné que la situation actuelle est le résultat de décennies de politiques incohérentes et d'un manque d'investissement dans le système de justice pénale.
Les statistiques montrent qu'environ six délinquants sur dix, condamnés à moins d'un an de prison, récidivent. Ce cycle de criminalité alimente encore plus la population carcérale. En parallèle, les peines de communauté ont diminué, et les équipes de probation souffrent d'un manque de personnel expérimenté.
Cette situation a conduit à des dépenses accrues pour des mesures d'urgence, comme la construction de nouvelles prisons, plutôt que d'investir dans des programmes de réhabilitation et de prévention. M. Gauke a noté que le système a échoué à protéger les victimes et a souligné que "la prison n'est pas la seule forme de punition".
La révision de M. Gauke appelle à une réflexion sur l'approche politique face à la criminalité. Il souligne que les gouvernements ont souvent agi dans le vide, en augmentant les peines sans tenir compte de l'impact sur le système global. Cette dynamique a conduit à une guerre d'enchères entre partis politiques pour voir qui pourrait imposer les peines les plus sévères.
Au cours des 30 dernières années, cette concurrence a conduit à un doublement de la population carcérale, plaçant l'Angleterre et le Pays de Galles avec le taux d'incarcération le plus élevé d'Europe occidentale. Cela soulève des questions sur les coûts associés à un tel système, tant sur le plan financier que social.
En résumé, la révision met en lumière les conséquences des politiques "dure sur le crime" et appelle à une réforme nécessaire pour éviter une nouvelle crise carcérale. La nécessité d'une approche plus équilibrée, qui inclut des alternatives à la prison, est plus pressante que jamais. Il est crucial d'investir dans des solutions durables pour réduire la criminalité et améliorer le système de justice pénale.