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Sommes-nous face à la fin des true crime malgré leur succès ? "Ils deviennent de plus en plus proches et plus risqués car les gens peuvent les dénoncer"

Publié le : 6 mai 2025

Le déclin du true crime dans les médias

Le true crime a connu un essor incroyable ces dernières années, mais aujourd'hui, ce phénomène commence à vaciller. Les plateformes, les producteurs et les éditeurs qui ont bâti ce genre se retrouvent confrontés à des défis juridiques et à une pression sociale croissante. Cette situation soulève des questions cruciales : le true crime tel que nous le connaissons est-il en voie d'extinction ?

Les défis juridiques récents

Récemment, un tribunal de Tarragona a suspendu la diffusion de la docuserie de Netflix Angi : Crimen y castigo. Cette décision a été prise à la suite d'une demande de la protagoniste, accusée d'un meurtre, qui a contesté l'utilisation d'images personnelles sans son consentement. Ce cas souligne l'importance du respect de la vie privée dans les productions de true crime.

De plus, Netflix fait face à un procès avec Rosa Peral concernant une scène controversée de la série El cuerpo en llamas. La représentation de la protagoniste dans des circonstances violentes a soulevé des inquiétudes sur la façon dont ces histoires sont racontées et sur les conséquences pour les personnes impliquées.

La réaction des éditeurs et des producteurs

La maison d'édition Anagrama a récemment renoncé à publier El odio, un livre controversé, en raison de la réaction du public. Ce choix montre que les entreprises prennent au sérieux les préoccupations sociétales et la nécessité de protéger leur réputation. Les producteurs de contenus doivent maintenant naviguer dans un environnement où la sensibilité du public est plus élevée que jamais.

Des exemples comme le cas de Gabriel Cruz montrent que la pression sociale peut entraîner l'annulation de projets. La mère de Gabriel a mené une campagne pour stopper une docuserie, illustrant ainsi l'impact direct des familles sur la production de true crime.

Les limites du true crime

Les experts du secteur estiment que le true crime n'est pas condamné, mais qu'il doit évoluer. La juriste Nuria Gonzàlez souligne que les productions doivent respecter la vérité et éviter d'être offensantes. La fiction peut être utilisée, mais elle ne doit pas nuire aux personnes impliquées.

Il est également essentiel que les producteurs soient conscients des droits fondamentaux des individus. Les récits qui explorent des faits privés ou non publiés peuvent entraîner des poursuites, comme le montre le cas de la série Angi.

Les enjeux de la création de contenu

La rapidité de création des true crimes pose également des questions. Les cas récents, comme celui de Daniel Sancho, montrent que le rythme effréné de production peut mener à des violations des droits à la vie privée. Les producteurs doivent maintenant faire preuve de prudence pour éviter des répercussions juridiques.

Les avocats du secteur, comme Iban Diez, affirment qu'une législation claire est nécessaire pour protéger les victimes tout en permettant la création de contenu. La jurisprudence en matière de confidentialité est en constante évolution, ce qui pourrait freiner de nombreux projets à l'avenir.

Conclusion

Le paysage du true crime est en pleine transformation. Les récents défis juridiques et la pression sociale croissante obligent les producteurs à réévaluer leurs pratiques. Bien que ce genre ne soit pas en danger immédiat, il doit s'adapter aux nouvelles réalités sociétales. L'avenir du true crime dépendra de la capacité des créateurs à naviguer dans ces eaux tumultueuses tout en respectant les droits des individus.

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