Le ministre de la Justice, Shabana Mahmood, a récemment déclaré que les criminels étrangers doivent s'attendre à être déportés. Dans un discours prononcé à Strasbourg, elle a souligné que la loi sur les droits de l'homme ne devrait pas empêcher de telles actions. Selon elle, la législation actuelle protège souvent ceux qui enfreignent les règles.
Mahmood a affirmé que le Royaume-Uni est engagé envers la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), mais qu'il est nécessaire de l'adapter face aux nouvelles menaces. Elle a exprimé son souhait d'initier un dialogue sur l'avenir de cette convention, soulignant qu'elle n'était pas censée être figée dans le temps.
Elle a également mentionné que la CEDH, établie en 1950, doit évoluer pour répondre aux réalités contemporaines. Le gouvernement britannique travaille déjà à clarifier comment l'Article 8, protégeant le droit à la vie familiale, s'applique aux règles d'immigration.
Mahmood a cité des exemples où des criminels étrangers ont utilisé l'Article 8 pour éviter la déportation, ce qui, selon elle, semble déconnecté du bon sens. Elle a également mentionné des prisonniers dangereux tentant d'empêcher leur séparation en utilisant le même article.
Elle a ajouté qu'il existe une perception croissante que les droits de l'homme ne protègent plus les vulnérables, mais servent plutôt de outil pour les criminels afin d'échapper à leurs responsabilités.
Les conservateurs ont demandé que la loi sur les droits de l'homme ne s'applique pas à tous les cas d'immigration. Kemi Badenoch, la leader des conservateurs, a exprimé son opinion selon laquelle le Royaume-Uni devrait envisager de quitter la CEDH. Elle considère que cette convention est devenue une arme contre les décisions démocratiques.
Badenoch a lancé une commission pour étudier les conséquences d'un éventuel retrait de la CEDH, un sujet qui divise le Parti conservateur. D'autres membres du Conseil de l'Europe ont également appelé à une réforme de la CEDH pour faciliter la déportation des criminels étrangers.
En mai, neuf pays, dirigés par l'Italie et le Danemark, ont signé une lettre ouverte exprimant leurs préoccupations quant à la protection des mauvais individus par la CEDH. Alain Berset, le président du Conseil de l'Europe, a récemment reconnu la nécessité d'adapter la convention à un monde en évolution.
Ces discussions soulignent l'importance d'un équilibre entre la protection des droits de l'homme et la nécessité de garantir la sécurité publique. Les réformes proposées pourraient potentiellement changer la manière dont les lois sur les droits de l'homme sont appliquées dans le contexte de l'immigration.
La question de la déportation des criminels étrangers soulève des enjeux complexes liés aux droits de l'homme. Les déclarations de Shabana Mahmood et les appels à la réforme de la CEDH montrent une volonté de réévaluer l'application de ces lois. L'équilibre entre la protection des droits fondamentaux et la sécurité publique reste un sujet de débat crucial au Royaume-Uni.