Les criminels étrangers seront désormais confrontés à une déportation immédiate après avoir reçu une peine de prison. Cette annonce a été faite par le secrétaire à la justice, dans le cadre de nouvelles propositions visant à renforcer la sécurité publique.
Selon ces propositions, ceux qui reçoivent des peines de prison à durée déterminée pourront être déportés immédiatement et seront interdits de retour au Royaume-Uni. La décision de purger leur peine à l'étranger dépendra du pays d'accueil, a précisé le Ministère de la Justice.
En théorie, cela signifie que certains criminels pourraient être libérés dès leur arrivée dans leur pays de destination. Actuellement, les criminels étrangers représentent environ 12% de la population carcérale, ce qui coûte en moyenne 54 000 £ par an aux contribuables britanniques.
Pour les criminels purgeant des peines de réclusion à perpétuité, comme les terroristes et les meurtriers, ils devront d'abord purger l'intégralité de leur peine au Royaume-Uni avant d'être envisagés pour la déportation. Une fois qu'une peine est prononcée, la décision de déporter un individu reviendra à un directeur de prison.
Les autorités conservent le pouvoir de maintenir les criminels en détention s'ils représentent une menace pour la sécurité nationale ou s'ils prévoient de commettre d'autres crimes.
Le Ministère de la Justice a indiqué que sa définition d'un étranger repose sur les conditions du Nationality, Immigration and Asylum Act. Si ces nouvelles mesures sont adoptées, elles pourraient s'appliquer aux détenus déjà en prison, permettant ainsi un début immédiat des déportations.
En janvier 2024, environ 10 400 étrangers étaient incarcérés au Royaume-Uni. La secrétaire à la justice, Shabana Mahmood, a affirmé que les criminels étrangers seront envoyés "paquet" s'ils "abusent de notre hospitalité et enfreignent nos lois".
Le secrétaire à la justice de l'opposition, Robert Jenrick, a critiqué ces propositions, avertissant que certains pays pourraient refuser de reprendre leurs ressortissants. Il a suggéré que si les pays ne reprenaient pas leurs nationaux, des mesures telles que la suspension des visas et de l'aide étrangère devraient être envisagées.
Cette annonce fait suite à un ajustement de la loi en juin, qui devrait entrer en vigueur en septembre, permettant aux prisonniers d'être déportés après 30% de leur peine, au lieu des 50% actuels. Le gouvernement doit maintenant obtenir l'approbation du Parlement pour réduire ce seuil à 0%.
Ces nouvelles mesures de déportation visent à renforcer la sécurité et à réduire les coûts pour les contribuables britanniques. La mise en œuvre de ces changements pourrait transformer la gestion des criminels étrangers au Royaume-Uni, mais des défis politiques subsistent.