La plus grande guerre commerciale du siècle, initialement prévue pour commencer aujourd'hui, a été suspendue. Cependant, le risque d'une escalade demeure. Les 90 jours de grâce annoncés par Donald Trump prendront fin le 9 juillet prochain. Si aucune négociation fructueuse n'est atteinte, l'économie mondiale devra faire face aux conséquences de cette guerre.
Les tarifs réciproques imposés par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux entraîneront une taxation d'au moins 10 % sur toutes les exportations vers le pays. En réponse, l'Union Européenne appliquera également des contre-tarifs sur une liste de produits américains. Cela aura un impact direct sur les ménages et les entreprises.
Les premiers effets tangibles seront l'augmentation des prix des produits concernés, comme l'huile ou le vin, notamment pour l'Espagne. Les entreprises exportatrices pourraient devoir compenser la perte de bénéfices en augmentant leurs prix sur le marché espagnol, selon Sergio Castaño, expert en relations internationales.
Les effets indirects de cette guerre commerciale sont tout aussi préoccupants. Les consommateurs, confrontés à des prix plus élevés, pourraient réduire leurs dépenses sur des produits non essentiels. Le secteur des services, et particulièrement le tourisme, pourrait en souffrir, comme l'explique David Echeverry, professeur d'économie.
En effet, une contraction de la consommation aux États-Unis pourrait réduire le nombre de touristes américains en Espagne. Cela impactera également le secteur de l'éducation, avec moins d'étudiants américains se rendant dans le pays, souligne Castaño.
Un autre effet collatéral des tarifs douaniers pourrait être une inflation accrue. Cela pourrait inciter la Banque Centrale Européenne à augmenter les taux d'intérêt pour contrôler la situation. Echeverry note que cette hausse pourrait avoir des conséquences récessives, car elle ne serait pas causée par une croissance économique, mais par les tarifs.
Les experts s'interrogent sur les décisions qui seront prises lors de la prochaine réunion de la BCE, prévue pour le 17 avril. Malgré l'incertitude, ils espèrent que le marché interne pourra s'ajuster pour atténuer les effets à long terme des tarifs.
En somme, bien que la guerre commerciale soit en pause, les effets potentiels sur l'économie sont préoccupants. Si les tensions reprennent après les 90 jours, cela pourrait entraîner une récession et une baisse des taux d'emploi. Le risque existe toujours, même si, pour l'instant, il semble s'éloigner.