La situation politique en Autriche devient de plus en plus incertaine. Le parti populiste de droite, Parti de la Liberté, a annoncé qu'il mettait fin à ses tentatives de former un gouvernement de coalition avec le parti conservateur, ÖVP. Cette décision fait suite à plusieurs semaines de négociations difficiles et marque un nouvel échec après les élections de septembre.
Le leader du Parti de la Liberté, Herbert Kickl, a accusé l'ÖVP d'être responsable de l'échec des discussions. Selon lui, les désaccords concernant les postes ministériels ont conduit à cette impasse. Il a informé le président Alexander Van der Bellen qu'il renonçait au mandat de former ce qui aurait été le premier gouvernement dirigé par l'extrême droite depuis la création du FPO dans les années 1950.
Après les élections générales de septembre, où le Parti de la Liberté a obtenu 28,8 % des voix, des tentatives de coalition ont été entreprises. L'ÖVP a d'abord essayé de former une coalition à trois avec les Social-Démocrates et le NEOS, puis une coalition à deux avec les Social-Démocrates, mais ces efforts ont échoué. La situation actuelle laisse l'Autriche dans une incertitude politique.
En janvier, après l'échec des négociations avec d'autres partis, Van der Bellen a donné à Kickl le mandat de former un gouvernement. Cependant, les discussions sont rapidement devenues tendues, les deux partis exprimant des exigences contradictoires. Le Parti de la Liberté souhaitait obtenir le ministère des Finances et celui de l'Intérieur, ce qui s'est révélé être un obstacle majeur pour l'ÖVP.
Les négociations de coalition en Autriche sont généralement tenues secrètes jusqu'à ce qu'un accord soit atteint. Cependant, récemment, les deux partis ont publié des déclarations sur leurs exigences, indiquant que les discussions étaient dans une impasse. L'ÖVP a exigé des garanties concernant l'absence d'influence russe en Autriche et que Vienne reste un partenaire fiable au sein de l'Union européenne.
Kickl a exprimé des regrets en annonçant qu'il abandonnait le mandat, notant que malgré des concessions, les négociations n’ont pas abouti. Il a déclaré : "L'ÖVP a insisté pour clarifier l'allocation des portefeuilles au début de février, mais nos discussions n'ont pas été fructueuses."
Le secrétaire général de l'ÖVP, Alexander Pröll, a critiqué Kickl, affirmant qu'il était sur un "trip de pouvoir" et qu'il avait refusé de faire des compromis. Pröll a souligné que Kickl avait été peu impliqué dans les négociations, s'asseyant à la table des négociations pendant seulement sept heures en cinq semaines.
Le politologue Thomas Hofer a noté qu'il n'y avait "aucune base de confiance" entre les deux partis. L'ÖVP a finalement décidé que le risque de perdre deux ministères clés avec un chancelier Kickl incontrôlable était trop élevé.
Suite à l'échec des discussions, le président Van der Bellen a déclaré que l'Autriche avait quatre options : de nouvelles élections, un gouvernement minoritaire, un gouvernement d'experts ou une autre tentative de former un gouvernement par les partis parlementaires. Il a annoncé qu'il tiendrait des discussions avec les partis politiques dans les prochains jours pour déterminer quelle option serait la plus réaliste.
Il a conclu en affirmant que "la démocratie libérale vit du compromis". La situation actuelle nécessite une résolution rapide pour éviter une instabilité prolongée.
La crise politique en Autriche illustre les défis auxquels sont confrontés les partis dans un environnement de coalition. Les tensions entre l'ÖVP et le Parti de la Liberté soulignent l'importance de trouver un terrain d'entente. L'avenir politique du pays dépendra des décisions prises dans les jours à venir.