Le gouverneur du Banco de España, José Luis Escrivá, a présenté des prévisions économiques alarmantes lors de son intervention devant la Commission de l'Économie du Congrès. Il a annoncé une ralentissement de l'économie espagnole pour cette année, supérieur aux attentes initiales. Les nouvelles projections indiquent une baisse de la croissance à 2,4%, contre 2,7% prévu précédemment en mars.
Pour l'année 2026, une autre révision est attendue, avec une prévision de croissance réduite de 1,9% à 1,8%. L'année dernière, l'économie avait enregistré une croissance de 3,2%, selon le Banco de España. Cette dégradation est largement attribuée à la diminution des exportations, un facteur clé de la performance économique.
Le Banco de España envisage un scénario modéré où le président américain, Donald Trump, limiterait l'augmentation des tarifs douaniers à 10% sur l'Union Européenne. Cela est crucial, car l'UE représente le premier marché pour l'économie espagnole. Ce scénario se base sur l'absence de représailles de la part de Bruxelles.
Il est essentiel de noter que ce contexte international incertain pourrait influencer la croissance et les échanges. Escrivá a souligné que cette situation nécessite des calculs prudents de la part des banques centrales pour anticiper divers scénarios économiques.
Concernant l'emploi et l'inflation, peu de changements sont attendus par rapport aux prévisions de mars. L'inflation moyenne devrait se situer à 2,4% en 2025, légèrement en dessous de l'estimation précédente. Pour 2026, l'inflation est maintenue à 1,7%.
En revanche, une forte hausse de l'inflation sous-jacente est prévue, atteignant 2,6% en 2025, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux prévisions antérieures. Cette inflation sous-jacente exclut la volatilité des prix de l'énergie et des aliments frais, ce qui la rend plus stable.
La dette publique devrait rester au-dessus de 100% du PIB, selon les nouvelles projections jusqu'en 2027. Escrivá a souligné que cela constitue le scénario central, mais a averti qu'il existe une incertitude considérable dans les prévisions économiques.
Il a également mentionné la nécessité de préparer des scénarios alternatifs, notamment un scénario plus pessimiste où Trump imposerait des tarifs de 20% sur l'UE, entraînant des représailles. Dans ce cas, le PIB espagnol pourrait ne croître que de 2% cette année et de 1,1% en 2026, au lieu de 1,8% dans le scénario modéré.
Les prévisions du Banco de España soulignent une ralentissement économique préoccupant pour l'Espagne. Les incertitudes liées aux politiques commerciales internationales et à la situation économique mondiale ajoutent une complexité supplémentaire aux projections. Les décideurs doivent rester vigilants et adaptables face à ces défis croissants.