En 2021, Jonathan, un ancien employé d'un géant des pompes funèbres, a révélé ses conditions de travail au Parisien. Il a décrit des pratiques choquantes, telles que "briser les os des défunts" pour les faire entrer dans des cercueils trop petits. Quatre ans après avoir lancé l'alerte, il maintient ses accusations.
Lors de son témoignage devant les juges, Jonathan a affirmé que son ancien employeur, Funecap, malmenait les corps dans le cadre de son "business de la mort". Ancien boulanger, il a été attiré par un poste de chauffeur transporteur, séduisant par ses "horaires normaux" et les qualités requises comme empathie et dignité.
Au début, Jonathan ne remarquait rien de choquant. Cependant, il a rapidement entendu des plaintes concernant les horaires de travail et le manque d'effectifs. Il a commencé à compiler des témoignages sur des défaillances dans le travail, ce qui l'a poussé à alerter la justice.
Jonathan a recueilli des témoignages d'employés forcés de "couper un bracelet" pour changer un corps ou de remplir un caveau de "pommes de pin". Il a été témoin de pratiques inhumaines, comme voir un collègue frapper sur le cercueil pour le fermer. Ces incidents l'ont profondément marqué.
Il a déclaré : "On ne peut pas inverser des corps pour un enterrement". Pour lui, ces actions constituent un véritable manquement à la dignité des défunts. Malgré cela, il reconnaît qu'il existe des professionnels respectueux dans le domaine.
En réponse aux accusations de Jonathan, Bastien Mirault, un directeur général de Funecap, a qualifié ces allégations d'« infondées et sans preuve ». Il a souligné que les erreurs humaines pouvaient arriver, mais que cela ne devait pas être considéré comme une pratique institutionnalisée.
Me Lorraine Gay, avocate de Funecap, a dénoncé les propos de Jonathan comme étant des accusations diffamatoires. Elle a affirmé qu'il cherchait à se donner un statut de lanceur d'alerte alors qu'il n'avait travaillé que dix mois pour le groupe.
Jonathan a exprimé son souhait de sensibiliser le public à ces pratiques inacceptables. Il a déclaré : "Tout est vrai, je ne mens pas". Pour lui, les poursuites en diffamation visent à dissuader ceux qui pourraient vouloir parler à l'avenir.
Le procès a mis en lumière des tensions entre les droits des employés et les pratiques des entreprises funéraires. Jonathan espère que son témoignage incitera d'autres à dénoncer des conditions de travail délétères.
Les révélations de Jonathan soulèvent des questions cruciales sur l'éthique dans l'industrie funéraire. En dénonçant des pratiques inhumaines, il cherche à protéger la dignité des défunts et à améliorer les conditions de travail dans ce secteur. La décision du tribunal, attendue le 10 octobre, pourrait avoir des implications importantes pour l'avenir de l'industrie.