Un zoo de la ville de Nuremberg en Allemagne a suscité une vive réaction après avoir abattu 12 babouins de Guinée en bonne santé en raison de la surdensité de leur enclos. Cette décision a été prise après l'échec des méthodes contraceptives visant à contrôler la population de ces animaux. Les babouins abattus ont ensuite été donnés aux prédateurs du zoo.
Suite à cette annonce, sept activistes des droits des animaux ont été arrêtés mardi après avoir pénétré dans le zoo en signe de protestation. Une femme a même collé ses mains au sol près de l'entrée. Les manifestants ont exprimé leur indignation face à ce qu'ils considèrent comme une décision inacceptable de la part du zoo.
Le zoo a expliqué que la surdensité avait entraîné une augmentation des conflits entre les babouins, et qu'aucune alternative de relogement n'avait été trouvée. Christoph Maisack, président de l'Association allemande pour le droit de la protection des animaux, a affirmé que laisser les animaux se reproduire librement ne justifiait pas leur mise à mort.
Le zoo de Nuremberg avait déjà annoncé son intention de tuer certains babouins l'année dernière, lorsque sa population a dépassé 40 individus, alors que l'enclos ne pouvait accueillir que 25 animaux. D'autres zoos qui avaient précédemment reçu des babouins avaient également atteint leur capacité, et les mesures de contraception n'avaient pas réussi à ralentir la croissance de la population.
Mardi matin, le zoo a annoncé sa fermeture pour "raisons opérationnelles", ce qui a poussé des manifestants à escalader la clôture près de l'entrée, entraînant leur arrestation. Plus tard, le zoo a confirmé qu'il avait abattu les babouins, précisant qu'aucune femelle enceinte ni animal impliqué dans des études scientifiques n'avait été touché.
Dag Encke, le directeur du zoo, a déclaré que la décision avait été prise après une longue réflexion et que l'abattage d'animaux pouvait être un "dernier recours légitime pour préserver la population". Il a ajouté que cette action était conforme aux critères établis par l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).
Des groupes de défense des droits des animaux ont déposé une plainte pénale contre le zoo, affirmant que l'abattage de babouins en "parfaite santé" était à la fois "évitable et illégal". Un porte-parole de Pro Wildlife a déclaré que cette décision était le résultat de politiques de reproduction irresponsables et non durables.
Les zoos européens ont déjà été au cœur de controverses similaires concernant l'abattage d'animaux. En 2014, un zoo de Copenhague a abattu une girafe nommée Marius, car ses gènes étaient trop proches de ceux des autres girafes de son programme de reproduction. Cet événement avait suscité une ferme indignation du public.
Dans un autre incident, un zoo danois a tué quatre lions en bonne santé. Ces actions soulèvent des questions éthiques sur la gestion des populations animales dans les zoos et la responsabilité des institutions envers les animaux qu'elles hébergent.
La décision du zoo de Nuremberg d'abattre des babouins a déclenché une vague de protestations et de critiques. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontés les zoos en matière de gestion de la population animale et soulève des questions éthiques importantes. Les débats sur la manière de traiter les animaux dans des environnements captifs continuent d'être d'actualité.