Investir dans la défense est devenu pour le Gouvernement une nécessité, semblable à une visite chez le dentiste. Bien que cela ait des effets positifs, il préfère en parler le moins possible. Les tensions avec les partenaires de gauche ont amené à une évaluation minutieuse de chaque budget.
Les ministres se montrent plus à l'aise à discuter des technologies duales, de la ciberdéfense et de la recherche et développement que des armements conventionnels. Sur les 10,471 milliards d'euros alloués pour atteindre 2% du PIB, 31% seront investis dans les nouvelles technologies de télécommunication et de ciber-sécurité.
La ciberdéfense, avec l'espace, représente les derniers domaines sous la responsabilité des Forces Armées. Félix Arteaga, chercheur au Real Instituto Elcano, souligne l'effort exceptionnel réalisé ces dix dernières années pour développer ces capacités à partir de zéro.
La semaine dernière, la plus grande édition de la Feria Internacional de Defensa y Seguridad de España a démontré les capacités des entreprises espagnoles. Ce salon a mis en avant les avancées dans le cadre des programmes du Fonds Européen de Défense.
Un projet notable, Ecysap, coordonné par Indra, vise à créer un système de prise de décision avancé dans le ciberespace. Luis García de la Iglesia, directeur de la ciberdéfense d'Indra, a souligné que cette capacité est unique en Europe.
Un autre aspect essentiel du développement de l'écosystème espagnol est la collaboration entre grandes entreprises, universités, et startups. Les programmes du Fonds Européen de Défense encouragent la formation de consortiums incluant des institutions académiques.
Indra a travaillé avec l'Université Polytechnique de Valence et l'Université de Murcie sur le projet Ecysap, permettant la création de nouvelles entreprises telles que Scorpion Cybertechnologies et CiberTRS.
Malgré ces avancées, la ciberdéfense active reste un sujet absent de la stratégie industrielle. Arteaga souligne que cette capacité de contre-attaque est essentielle pour dissuader les menaces. Sans cela, l'Espagne risque de perdre du terrain face à des menaces croissantes.
La collaboration avec Indra inclut des outils pour renforcer les capacités de ciberdéfense. Des startups comme Countercraft développent également des solutions dans ce domaine, soulignant l'importance d'une industrie nationale forte.
En résumé, l'Espagne doit continuer à investir dans la ciberdéfense et les technologies duales. Les collaborations entre secteurs public et privé, ainsi que l'engagement envers l'innovation, sont essentiels pour renforcer la sécurité nationale. L'avenir de la défense espagnole dépendra de ces efforts conjoints.