Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé une décision importante concernant les activités en prison. Il a ordonné l'arrêt de toutes les activités ludiques qui ne sont pas liées à l'éducation, à la langue française ou au sport. Cette annonce fait suite à une polémique sur des soins du visage offerts aux détenus à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses.
Le syndicat FO Justice a exprimé son indignation face à l'organisation de ces activités, notamment un massage du visage offert à des détenus à l'occasion de la Saint-Valentin. Selon le journal La Dépêche, une vingtaine de détenus ont participé à cette activité, une semaine après une danse country.
Darmanin a déclaré : « Il est hors de question d’avoir des activités ludiques qui choquent tous nos concitoyens ». Il a insisté sur le fait que ces activités gratuites, acceptées localement, ne devraient pas avoir lieu.
Gérald Darmanin a demandé au directeur de l'administration pénitentiaire de donner des instructions claires. Ces directives concernent tous les directeurs de centres pénitentiaires, limitant les activités à celles qui soutiennent l'éducation et le sport. Il a affirmé qu'il faut « arrêter désormais totalement ces activités dont personne ne comprend pourquoi elles existent ».
Cette décision a été prise après une visite au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, où l'ouverture d'une prison de haute sécurité pour les narcotrafiquants est envisagée. Le ministre a souligné l'importance de se concentrer sur des activités éducatives et sportives.
Dominique Simonnot, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, a critiqué cette décision. Elle a qualifié la suppression des activités ludiques de « tort », en affirmant qu'elles sont « prévues par la loi ». Selon elle, ces activités aident les détenus à revivre normalement.
Simonnot a également souligné le problème de la surpopulation dans les prisons, citant un taux d'occupation de 208 % à Toulouse-Seysses. Elle a dénoncé les conditions de détention, où des matelas sont placés au sol, comparant la situation à celle de « poulets en batterie ».
Cette affaire rappelle une polémique survenue en août 2022, liée à une épreuve de karting à la prison de Fresnes. À l'époque, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait exprimé son désaccord avec cette activité. Les syndicats de magistrats et d'avocats avaient critiqué la réaction du ministre comme étant démagogique.
Gérald Darmanin a également mentionné qu'il doit encore visiter d'autres établissements pénitentiaires avant de prendre une décision finale sur l'accueil des narcotrafiquants. L'ouverture de cette nouvelle prison est prévue pour le 31 juillet.
La décision de Gérald Darmanin d'interdire les activités ludiques en prison soulève de nombreuses questions. Bien que le ministre cherche à répondre aux attentes du public, les critiques sur l'impact de cette mesure sur la réhabilitation des détenus persistent. Il est crucial de trouver un équilibre entre ségrégation et réinsertion, afin de garantir des conditions de détention humaines.