La communication de l’enseigne a confirmé s’approvisionner auprès de Qingdao Jifa mais a déclaré à l’AFP être « engagé(e) au quotidien pour garantir l’intégrité et le respect des droit fondamentaux au sein de nos activités et de notre chaîne de valeur ». Régulièrement classé parmi les enseignes préférées des Français, Decathlon est aujourd’hui accusé par deux médias, Disclose et l’émission de France 2, Cash Investigation, de bénéficier du travail forcé de Ouïghours en Chine.
Concrètement, Decathlon est accusé par ces deux médias de s’approvisionner en textiles auprès d’un groupe, Qingdao Jifa Group, qui « s’appuie sur un réseau de travail forcé en Chine », écrit Disclose dans un article publié jeudi matin. En réaction, l’enseigne a rappelé condamner « avec fermeté toute forme de travail forcé ».
Dans le documentaire de Cash Investigation diffusé jeudi soir, une cadre locale indique que du coton entreposé dans une entreprise produisant pour l’enseigne de la galaxie Mulliez peut provenir du Xinjiang. Cette région chinoise a, dans le passé, été frappée par des attentats attribués par les autorités à des islamistes et des séparatistes.
Selon des affirmations d’ONG et d’études occidentales, que l’AFP n’est pas en mesure de vérifier, des Ouïghours, musulmans et principal groupe ethnique dans cette région, seraient victimes de travail forcé. La communication de l’enseigne a confirmé s’approvisionner auprès de Qingdao Jifa mais a déclaré à l’AFP être « engagé(e) au quotidien pour garantir l’intégrité et le respect des droits fondamentaux ».
Decathlon a affirmé : « Nous n’hésiterons pas à réagir et prendre toutes les mesures nécessaires si les faits étaient avérés ». La même source indique que « 100 % du coton utilisé » par Decathlon « provient de sources engagées dans des pratiques plus responsables, garantissant l’absence de toute forme de travail forcé ».
Disclose a indiqué à l’AFP que la société en question était bien listée parmi les fournisseurs de l’enseigne en 2021 par une association textile locale. De plus, elle était « une filiale à 100 % de Jifa jusqu’en octobre 2023 ». Cash Investigation évoque des produits arborant le logo de la ligue américaine de basket, la NBA, dont Decathlon est partenaire depuis 2021.
L’enseigne assure à l’AFP ne pas vendre de produits fabriqués en Chine aux États-Unis, où le Congrès a voté en décembre 2021 l’interdiction d’importer des produits provenant du Xinjiang, sauf à prouver que leur production n’intègre pas de travail forcé.
En 2023, dernier exercice connu, le N.1 français des articles de sport, qui revendique 100 000 salariés et 1 700 magasins dans plus de 70 pays, avait vendu pour 15,6 milliards d’euros d’articles, générant un confortable bénéfice net de 931 millions d’euros. Cela témoigne de la solidité de l’enseigne malgré les accusations qui la visent.
Les consommateurs doivent rester vigilants face à ces accusations. L’impact sur l’image de Decathlon pourrait être significatif, surtout dans un contexte où la conscience sociale est de plus en plus présente.
Les accusations portées contre Decathlon soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité sociale des entreprises. Bien que l’enseigne ait nié tout lien avec des pratiques de travail forcé, les révélations de Disclose et Cash Investigation nécessitent une attention particulière. La transparence et l’intégrité dans la chaîne d'approvisionnement sont essentielles pour garantir le respect des droits humains.