La région du Sahel en Afrique est désormais considérée comme l’épicentre du terrorisme mondial. Selon le Global Terrorism Index (GTI), elle représente plus de la moitié des décès liés au terrorisme dans le monde. Ce constat alarmant souligne l’urgence de la situation sécuritaire dans cette région.
Le rapport du GTI révèle que 3 885 personnes ont perdu la vie dans le Sahel, sur un total mondial de 7 555 décès. Bien que le chiffre global ait diminué depuis 2015, celui du Sahel a presque dix fois augmenté depuis 2019. Les groupes extrémistes continuent de concentrer leurs efforts sur cette région vulnérable.
Le GTI, publié par l'Institute for Economics and Peace, définit le terrorisme comme l'usage de la force illégale par des acteurs non étatiques pour atteindre des objectifs politiques ou sociaux. Le Sahel comprend des parties de dix pays, dont le Burkina Faso, le Mali, et le Niger.
Contrairement à l'Occident, où le terrorisme des acteurs isolés est en hausse, le Sahel connaît une expansion rapide des groupes jihadistes. La plupart des attaques sont menées par deux organisations principales : l'État islamique et Jama'at Nusrat al-Islam wal Muslimeen (JNIM), affiliée à al-Qaïda.
Ces groupes cherchent à établir de nouveaux ordres juridiques, souvent basés sur la charia. Selon Niagalé Bagayoko, présidente du Réseau africain de sécurité, ils se livrent également à une compétition pour le contrôle des terres et de l'influence.
Le rapport du GTI souligne que l'instabilité politique et la mauvaise gouvernance créent des conditions idéales pour la croissance des groupes insurgés. Le Sahel est souvent désigné comme la ceinture des coups d'État en Afrique, avec six coups réussis depuis 2020.
Les gouvernements militaires qui ont pris le pouvoir n'ont pas réussi à améliorer la situation sécuritaire. Au contraire, l'insécurité a empiré, et ces juntes sont souvent mal préparées pour gouverner efficacement.
Les groupes jihadistes maintiennent leurs opérations dans le Sahel grâce à diverses activités économiques illicites, comme le kidnapping et le vol de bétail. La région est également un point de passage clé pour le trafic de drogue, notamment la cocaïne en provenance d'Amérique du Sud.
Ces groupes préfèrent souvent imposer des taxes ou fournir des services de sécurité en échange de paiements, ce qui leur permet de renforcer leur influence au sein des communautés locales.
La situation dans le Sahel est critique, avec des implications potentielles pour les pays voisins. Le rapport du GTI met en garde contre un risque d'extension des violences vers d'autres États d'Afrique de l'Ouest. Les défis sécuritaires dans cette région nécessitent une attention urgente et des solutions durables pour prévenir une aggravation de la crise.