Il y a cinquante ans, deux lycées d'Ottawa ont été secoués par des meurtres commis par un étudiant troublé qui a ensuite mis fin à ses jours. À l'approche de cet anniversaire, CBC se penche sur les changements, tant personnels que sociétaux, survenus à la suite de cet événement tragique.
Le 27 octobre 1975, un étudiant de 18 ans a ouvert le feu dans sa classe de religion au lycée St. Pius X, blessant plusieurs élèves. Le tireur, Robert Poulin, s'est ensuite suicidé dans le couloir. L'un de ses victimes, Mark Hough, est décédé à l'hôpital. Ce jour-là, la ville d'Ottawa a été confrontée à une réalité choquante.
Bill Shepheard, un policier d'Ottawa, a été l'un des premiers sur les lieux. Il n'avait jamais imaginé qu'un étudiant puisse être impliqué dans un tel acte. Les cris provenant de la salle de classe et les élèves s'échappant par les fenêtres ont profondément marqué son esprit. "C'est horrible pour eux de devoir vivre avec ça", a déclaré Shepheard.
Cette fusillade a été l'une des premières fusillades de masse dans un lycée canadien. Ce jour-là, Poulin a également tué Kim Rabot, une étudiante de 17 ans, avant de se rendre à St. Pius avec un fusil de chasse caché. Les événements de cette journée ont révélé des réalités troublantes, tant pour les victimes que pour leurs familles.
Les familles endeuillées ont dû faire face à un chagrin immense. "Je souhaite avoir pu faire quelque chose", a exprimé Shepheard, qui ressent encore l'impact de cette tragédie. L'incident a également suscité un débat sur le contrôle des armes au Canada, contribuant à l'élaboration d'un système de licences pour les armes à feu.
Suite à la fusillade, la situation est devenue politique. L'incident de St. Pius a alimenté les discussions sur le contrôle des armes après une fusillade fatale survenue plus tôt à Brampton, en Ontario. Chris Cobb, journaliste, a mentionné que cet événement a eu des effets bénéfiques à long terme sur la société canadienne.
Le fusil de chasse utilisé par Poulin avait été acheté quelques jours avant la fusillade, soulignant les lacunes dans les lois sur les armes à feu à l'époque. Les appels à un meilleur contrôle des armes se sont intensifiés, et Ottawa a lancé un programme d'amnistie pour récupérer les armes à feu des citoyens.
Une enquête a été ouverte pour examiner les événements du 27 octobre. Les autorités ont découvert que Poulin avait des antécédents troublés et avait prémedité ses actes. Des témoignages ont révélé qu'il avait des pensées sombres et avait même cherché à acheter une poupée sexuelle.
Les résultats de l'enquête ont mis en lumière la nécessité d'une meilleure éducation sur la santé mentale. Les recommandations comprenaient des restrictions sur la pornographie et des recherches aléatoires dans les casiers des élèves, afin d'assurer la sécurité dans les établissements scolaires.
Les événements tragiques du 27 octobre 1975 continuent de hanter ceux qui les ont vécus. Alors que la ville d'Ottawa se souvient de cette journée, il est essentiel de réfléchir à l'impact de la violence et à la nécessité de mesures préventives. La conversation autour de la santé mentale et du contrôle des armes demeure cruciale pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.