Le directeur de l'Institut National de Cybersecurité d'Espagne (INCIBE), Félix Juárez, a lancé une alerte forte sur les dangers de l'Intelligence Artificielle open source lors du forum CyberTech à Tel Aviv, en Israël. Cette intervention a eu lieu devant une audience composée de représentants de l'industrie, d'organismes de défense et du président israélien, Isaac Herzog.
Juárez a qualifié l'IA chinoise DeepSeek de "outil d'entraînement extrêmement compétitif" et d'"arme de destruction massive en cybersécurité". DeepSeek, une entreprise basée en Chine, propose des modèles de langage avancés de code ouvert, tels que DeepSeek-R1.
Bien que sa technologie soit reconnue pour sa puissance, son faible coût et son accessibilité, elle suscite également des inquiétudes en raison de la censure et de ses usages malveillants potentiels. Juárez a souligné que "cette technologie est maintenant plus abordable et accessible que jamais".
Lors de son discours, Juárez a averti que l'expansion d'outils comme DeepSeek pourrait entraîner une augmentation des menaces. "Nous verrons un accroissement des incidents liés à l'intelligence artificielle générative", a-t-il déclaré. Ces outils permettent de lancer de nouvelles campagnes de malware et de créer des fake news.
Il a aussi précisé que ces technologies pourraient être utilisées pour développer des applications visant à déstabiliser des systèmes. "Il est crucial de rester vigilant face à ces évolutions", a ajouté Juárez.
Malgré le ton alarmant, Juárez a mis en avant la nécessité de transformer cette menace en opportunité grâce à la coopération internationale. "Nous devons promouvoir des initiatives intégrant l'IA dans nos capacités pour créer de nouveaux outils contre le crime numérique", a-t-il expliqué.
Il a insisté sur l'importance de rassembler des ressources de supercalcul, de centres de données et de production énergétique pour avancer plus rapidement que les criminels. "Travaillons ensemble, secteur public et privé", a-t-il ajouté.
Juárez a également évoqué le rôle d'Espagne dans la promotion de la cybersécurité en Europe. Le fonds Next Generation a permis de diriger une partie significative de 130 milliards d'euros vers la numérisation, y compris la création d'un écosystème de cybersécurité.
Il a souligné que plus de 500 000 petites entreprises ont pu accéder à des solutions de protection, et que 23 nouvelles chaires universitaires en cybersécurité ont été créées. "Nous avons investi plus de 100 millions d'euros dans l'entrepreneuriat dans ce domaine", a-t-il déclaré.
Le directeur de l'INCIBE a également mis en lumière la pénurie de personnel qualifié comme l'un des plus grands défis du secteur. "Nous faisons face à une grave pénurie de mathématiciens, de physiciens et de spécialistes en science des données", a-t-il averti.
Il a appelé à maintenir les pôles technologiques ouverts pour attirer des talents mondiaux et former de nouveaux candidats. "Cela est essentiel pour soutenir la cybersécurité en Europe", a-t-il conclu.
En conclusion, Juárez a lancé un appel à l'action conjointe entre l'Espagne et Israël. "CyberTech représente une cause commune pour la cybersécurité entre l'industrie et les professionnels", a-t-il affirmé. La collaboration internationale semble être la clé pour faire face aux défis croissants de la cybersécurité.