Carney souhaite investir 9 milliards de dollars supplémentaires dans la défense d'ici avril. Est-ce possible ?

Introduction

Le premier ministre Mark Carney a annoncé un plan ambitieux pour investir 9 milliards de dollars supplémentaires dans la défense cette année fiscale. Toutefois, atteindre l'objectif de l'OTAN de deux pour cent du PIB semble être un défi majeur, selon des experts et des critiques. Cette situation soulève des questions sur la faisabilité de tels investissements.

Les Défis de la Dépense Défensive

Experts et critiques s'accordent à dire que les risques associés à l'atteinte des objectifs de l'OTAN sont considérables. James Bezan, député conservateur, souligne la difficulté de renverser une culture de réserves et de décisions reportées au sein du gouvernement. Les milliards de dollars de dépenses non utilisées compliquent encore plus la situation.

De plus, les alliés de l'OTAN pressent le Canada depuis près de 20 ans pour respecter ces engagements. Avec l'administration de Donald Trump, la nécessité de répondre à ces attentes est devenue encore plus pressante.

Les Mécanismes d'Accélération

Malgré les défis, certaines solutions existent pour accélérer les dépenses. Les offres permanentes, les arrangements d'approvisionnement et les partenariats stratégiques avec des entreprises de défense pourraient faciliter le processus. L'utilisation de mécanismes tels que l'exception de sécurité nationale pourrait également permettre des achats rapides.

Christyn Cianfarani, présidente de l'Association canadienne des industries de défense et de sécurité, souligne que ces mécanismes doivent être exploités pour répondre rapidement aux besoins militaires. Cependant, elle met en garde contre l'utilisation excessive de ces exceptions.

Investissements dans l'Industrie Canadienne

Une partie des 9 milliards de dollars pourrait être investie dans des entreprises canadiennes. Cianfarani insiste sur la nécessité d'éviter des processus d'approvisionnement prolongés. Les commandes existantes pour des véhicules blindés et des avions pourraient être augmentées pour accélérer les dépenses.

Le premier ministre a exprimé son souhait de développer l'industrie de la défense canadienne tout en maintenant des relations avec les alliés, notamment les États-Unis. Cela soulève des questions sur la manière dont ces fonds seront réellement dépensés.

La Nécessité d'une Approche Stratégique

Une approche stratégique est cruciale pour maximiser l'impact des dépenses. Les experts s'accordent à dire que la précipitation dans l'utilisation des fonds pourrait entraîner des erreurs coûteuses. Bezan met en garde contre le risque d'un manque de supervision dans la hâte de dépenser.

Les acteurs de l'industrie de la défense, comme Chris Pogue, plaident pour une urgence délibérée dans les décisions d'achat. Il est essentiel de garantir que les investissements répondent aux besoins en matière de souveraineté et de capacités militaires.

Conclusion

Le défi de dépenser 9 milliards de dollars dans la défense avant avril est immense. Bien que des mécanismes existent pour faciliter ce processus, les obstacles culturels et administratifs demeurent. La réussite de cet objectif dépendra de la capacité du gouvernement à naviguer efficacement dans ces défis tout en répondant aux attentes de l'OTAN.