Le ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo, a proposé plusieurs options pour augmenter le dépense en défense en Espagne. Parmi celles-ci, il a mentionné le recours au Banco Europeo de Inversiones (BEI) et l'utilisation du Mécanisme Européen de Stabilité (MEDE), qui peut prêter jusqu'à 400 milliards d'euros. Ces solutions visent à éviter une augmentation directe de l'investissement militaire, jugé nécessaire.
Cuerpo a souligné qu'il existe un espace de manœuvre au sein de l'Union Européenne pour accroître son endettement. Il a insisté sur la nécessité de réfléchir à des instruments financiers pour élargir les possibilités de financement, en particulier dans le domaine de la défense. Ces déclarations s'inscrivent dans une stratégie plus large pour obtenir un soutien financier européen.
Les propos de Cuerpo rejoignent ceux du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a évoqué la nécessité d'un dépense commune en Europe. Albares a déclaré qu'il est impensable qu'un pays puisse atteindre seul les augmentations de budget requises à court terme. Ainsi, la stratégie du gouvernement espagnol est de faire en sorte que l'Europe finance une partie significative des dépenses militaires.
De plus, il est essentiel que ces mesures n'impactent pas le déficit espagnol. Les options proposées par Cuerpo pourraient permettre d'éviter un veto de la part du gouvernement de Sumar, qui s'oppose fermement à toute augmentation des dépenses militaires. Cela permettrait également de préserver les budgets initialement prévus pour des domaines comme le dépense social.
La pression exercée par l'OTAN sur ses membres, y compris l'Espagne, est croissante. Le secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte, a indiqué à plusieurs reprises que des fonds actuellement alloués aux pensions et à la sanité devraient être redirigés vers la défense. Rutte a également souligné que les alliés doivent atteindre un taux de 2% du PIB en dépenses militaires avant l'été prochain.
Bien que cet objectif semble difficile à atteindre, il sert de levier pour inciter les pays à investir davantage dans la défense. Actuellement, l'Espagne consacre seulement 1,29% de son PIB à la défense, ce qui la place parmi les pays de l'OTAN avec les plus faibles contributions. Il est prévu qu'elle n'atteigne pas le seuil de 2% avant 2029.
La déclaration de Cuerpo a eu lieu le même jour où des données concernant la dette publique espagnole pour 2024 ont été publiées. La dette a atteint 101,8% du PIB, marquant une baisse de 3,3 points par rapport à l'année précédente. Cuerpo a affirmé que ces chiffres témoignent de l'engagement du gouvernement envers la responsabilité fiscale.
Il a également annoncé que, d'ici la fin de la législature, la dette devrait être inférieure à 100% du PIB, retrouvant ainsi des niveaux similaires à ceux observés lorsque Pedro Sánchez est arrivé au pouvoir. Cette gestion de la dette est cruciale pour assurer une stabilité économique tout en répondant aux besoins de défense.
En résumé, le gouvernement espagnol cherche à augmenter ses dépenses militaires sans alourdir le déficit national. Les propositions de Cuerpo et Albares visent à mobiliser des ressources européennes pour soutenir cette initiative. Toutefois, la pression de l'OTAN et l'état de la dette publique restent des défis majeurs à surmonter.