La plus grande entreprise de défense au monde est RTX. En 2024, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 80.740 millions de dollars, avec un bénéfice net de 6.538 millions de dollars. Son valeur boursière de 185.050 millions de dollars la classe au 81ème rang mondial. Pourtant, RTX n'est pas aussi connue que Lockheed Martin ou Boeing, qui, malgré leur réputation dans l'aviation civile, tirent une part significative de leurs revenus du matériel militaire.
Parmi les dix plus grandes entreprises de défense, cinq sont américaines, deux sont chinoises, une est russe, et une seule est européenne : la britannique BAE Systems. Ce paysage est en train de changer avec l'émergence de nouvelles entreprises comme Anduril et Palantir, qui menacent de concurrencer les géants traditionnels. Ces start-ups se concentrent sur des technologies avancées plutôt que sur la fabrication de matériel.
Ces entreprises se spécialisent dans des systèmes de communication, de sélection de cibles et de coordination des opérations. Leur agilité leur permet de se démarquer des grands acteurs industriels, car elles adoptent une approche plus orientée vers le logiciel que vers l'ingénierie classique.
L'intelligence artificielle (IA) est devenue un outil central dans le domaine de la défense. Des entreprises comme Distributed Spectrum et Shield AI développent des systèmes de détection et des drones autonomes. Ces technologies sont déjà utilisées sur le terrain, notamment en Ukraine, où elles ont prouvé leur efficacité.
La première application militaire de l'IA par les forces armées américaines remonte à 34 ans, lors de la guerre du Golfe. Le système DART, soutenu par la DARPA, a été un précurseur dans l'utilisation de l'IA pour organiser le soutien logistique. Depuis 2017, l'utilisation systématique de l'IA par le Pentagone a transformé les opérations militaires.
La guerre en Ukraine a été un catalyseur pour l'innovation dans le domaine de la défense. Selon Erik Prince, cette guerre a "accéléré l'art de la guerre". Les Ukrainiens ont su tirer parti de leurs contacts en Silicon Valley pour acquérir des technologies avancées, créant ainsi une synergie entre l'IA développée en Ukraine et celle provenant des États-Unis.
Cette collaboration a permis à l'Ukraine de prendre des décisions stratégiques sans dépendre d'autres nations. L'IA a ainsi le potentiel de révolutionner la manière dont les conflits sont menés, en facilitant la collecte de données et la prise de décisions rapides.
Les forces armées britanniques identifient neuf applications de l'IA en défense, allant de l'automatisation à la guerre électronique. Les systèmes de drones, qui peuvent agir en essaim, représentent une avancée majeure. Le Pentagone développe des stratégies basées sur ces technologies pour faire face à des menaces potentielles, comme une invasion chinoise à Taïwan.
Les systèmes d'armement autonomes, bien que toujours sous contrôle humain, soulèvent des questions éthiques. Des robots comme le SGR-A1, capable de détecter et d'attaquer des cibles, illustrent cette évolution vers une guerre de plus en plus automatisée.
Le paysage de la défense est en pleine transformation grâce à l'émergence de start-ups innovantes. Avec une valorisation de 30 milliards de dollars, Anduril, par exemple, est un acteur clé dans cette révolution. Les entreprises traditionnelles doivent s'adapter ou risquer d'être dépassées par ces nouvelles technologies. L'avenir de la défense sera sans aucun doute marqué par l'IA, redéfinissant ainsi les normes et les pratiques militaires.