Les pays européens de l'OTAN doivent multiplier par cinq leur défense antiaérienne terrestre. C'est un message crucial du secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, dans son discours au think tank britannique Chatham House. Cette déclaration survient après une rencontre avec le premier ministre britannique, Keir Starmer, où ils ont abordé des sujets importants.
Rutte a souligné que, face à un éventuel conflit avec la Russie, il est essentiel d'éviter un sort similaire à celui de l'Ukraine, qui subit toujours des attaques. Actuellement, les pays européens disposent d'une cinquantaine de batteries de missiles antiaériens, dont la moitié seulement a des capacités anti-missiles.
La situation actuelle révèle une faille majeure dans la défense européenne. Aucun des systèmes européens ne peut intercepter des projectiles avant leur entrée dans l'atmosphère, contrairement aux États-Unis, à Israël, à la Russie et à la Chine. Les systèmes les plus avancés en Europe sont les Patriot américains, mais leur acquisition par l'Europe dépendra probablement de Washington.
De plus, l'Europe ne possède pas de système intégré de défense aérienne. Bien que l'OTAN joue un rôle partiel, ses fonctions restent limitées. L'Allemagne dirige le projet Iniciative Européenne de Escudo en el Cielo, impliquant 23 pays, mais pas l'Espagne, la France et la Pologne.
La cumbre de La Haye représente à la fois une opportunité et un défi pour Starmer. Dans un contexte de réarmement européen, le Royaume-Uni peut renforcer son poids international. Cela compense partiellement la perte de stature due au Brexit.
Tous les grands partis britanniques s'accordent sur le soutien à l'Ukraine et sur la nécessité d'une défense solide. Starmer a récemment annoncé un plan de réarmement, le plus important depuis la Guerre Froide, tout en avertissant que le pays doit être en état d'alerte constant.
Cependant, Starmer n'a pas promis d'atteindre un budget de défense de 3,5% du PIB d'ici 2032, comme le souhaite l'OTAN. Le gouvernement britannique s'est engagé à atteindre 3% si réélu, ce qui laisse le pays dans une position paradoxale.
En 2024, le Royaume-Uni consacrera 2,3% de son PIB à la défense, et cette proportion atteindra 2,5% en 2027. Cela soulève des questions sur l'engagement réel du Royaume-Uni dans la défense européenne.
Un autre sujet de préoccupation est la dépendance croissante du Royaume-Uni et du Canada vis-à-vis des États-Unis en matière de défense. Starmer rencontrera le premier ministre canadien pour discuter de la sécurité, car Carney a exprimé des inquiétudes sur cette dépendance.
La déclaration de Trump sur la relation entre le Canada et les États-Unis a également soulevé des inquiétudes. Il a mentionné que le Canada doit payer pour rejoindre le système de défense aérienne, ce qui pourrait créer des tensions.
Cette situation ouvre des opportunités pour les entreprises de défense britanniques, mais elle pose également des risques. La création de mini-OTAN au sein de l'OTAN pourrait survenir, particulièrement avec le Royaume-Uni et le Canada, qui dépendent fortement des États-Unis.
Le plan de Trump pour un bouclier de défense antiaérienne montre que les États-Unis prennent la protection de leur espace aérien très au sérieux. Cependant, l'Europe n'a pas de système comparable, et l'EISS est encore à ses débuts.
En résumé, les pays européens doivent renforcer significativement leur défense antiaérienne pour faire face aux menaces actuelles. La cumbre de La Haye sera une occasion cruciale pour discuter des stratégies de défense. Cependant, les défis liés à la dépendance vis-à-vis des États-Unis et à l'intégration des systèmes de défense demeurent des enjeux majeurs à surmonter.