Le plan Rearmar Europe annoncé par Ursula von der Leyen vise une mobilisation totale de jusqu'à 800 milliards d'euros pour la défense. Bien que ce montant semble ambitieux, il est difficilement atteignable. La Commission européenne reconnaît cette réalité, mais cela témoigne de l'ampleur des exigences de la présidente.
Dans le cas de l'Espagne, la pression est forte. Le gouvernement de Pedro Sánchez montre des réticences, mais Von der Leyen souhaite que l'exécutif espagnol consacre jusqu'à 25 milliards d'euros par an à l'investissement militaire. Cela est basé sur l'idée que les pays membres augmenteront leur budget de défense de 1,5% de leur PIB.
Pour faciliter cela, elle propose d'activer les clauses de sauvegarde nationales. Cela permettra aux pays enregistrant un dépassement budgétaire lié à leur défense de ne pas être soumis à des procédures de déficit excessif. L'Union européenne offre ainsi un espace fiscal pour encourager le réarmement.
Von der Leyen a également annoncé un instrument européen qui permettra aux pays d'accéder à 150 milliards d'euros en prêts. Ces crédits devront être remboursés, mais les taux d'intérêt seront favorables. L'objectif est de dépense mieux et ensemble, notamment dans des domaines comme la défense aérienne et les systèmes d'artillerie.
La Commission européenne souhaite que ce plan soit à la fois ambitieux et rapide. Elle espère que les discussions commenceront lors de la prochaine coupole exceptionnelle à Bruxelles. Les délais d'approbation par le Conseil et le Parlement européen doivent également être rapides.
Ursula von der Leyen a souligné que "les temps sont dangereux". La situation sécuritaire en Europe est menacée, notamment par la Russie. Cette menace pèse non seulement sur l'Ukraine, mais aussi sur les pays de l'UE. Il est crucial de prendre des mesures adéquates pour renforcer la sécurité.
Elle a proposé de réaffecter les fonds de cohésion pour la défense, tout en cherchant à mobiliser des capitaux privés. Cela fait partie d'une stratégie globale pour renforcer la sécurité collective en Europe.
Le plan Rearmar Europe inclut également le Banque Européenne d'Investissement (BEI), présidé par Nadia Calviño. Cette dernière a déjà indiqué sa volonté d'augmenter les dépenses en défense. Cela représente une réponse conjointe aux attentes des États membres, y compris de l'Espagne.
Le BEI n'envisage pas d'investir directement dans des armes, mais il pourrait lever le plafond de financement militaire actuellement fixé à 8 milliards d'euros. Cela pourrait considérablement augmenter l'effort du BEI dans ce domaine.
Le plan Rearmar Europe de Von der Leyen représente une étape significative pour renforcer la défense en Europe. Avec une mobilisation de fonds et une collaboration accrue entre les États membres, l'UE espère faire face aux défis sécuritaires actuels. Les décisions à venir seront cruciales pour l'avenir de la sécurité européenne.