La cumbre de l'OTAN, prévue mardi prochain à La Haye, marque un tournant décisif. Les États-Unis et le secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte, ainsi que d'autres partenaires, estiment qu'il est crucial que les alliés dépensent davantage en matière de défense face à la menace de pays comme la Russie. Cependant, l'Espagne s'oppose fermement à cette idée.
Pedro Sánchez a décidé de confronter directement son opposition. Malgré la tension croissante, des négociations de dernière minute se sont ouvertes entre le gouvernement et l'Alliance pour tenter de parvenir à un accord. Des sources diplomatiques indiquent que ces discussions pourraient se poursuivre jusqu'à la cumbre.
Les négociations portent sur la possibilité d'étendre le délai pour atteindre le 5% du PIB de 2032 à 2035. De plus, il a été question de relâcher les augmentations annuelles nécessaires pour atteindre cet objectif. Cela inclut également la manière dont les dépenses doivent être réparties pour atteindre ce seuil.
Rutte propose une formule de 3,5 + 1,5, où la première partie concerne les dépenses militaires classiques, et la seconde, les investissements liés à la sécurité. Ce dernier point inclut des aspects tels que la cybersécurité et les infrastructures critiques, domaines dans lesquels l'OTAN a toujours été favorable à une plus grande flexibilité.
Cette flexibilité permettrait aux pays réticents à augmenter leurs dépenses de recourir à des investissements non directement liés à la défense. Cela a été l'un des objectifs initiaux de l'Espagne, qui espérait élargir la définition de la défense pour inclure des investissements déjà réalisés.
La position de l'Espagne s'est durcie ces dernières semaines, au point où même une telle élasticité ne suffit plus. Les discussions continuent, mais un accord reste encore incertain. L'OTAN maintient que le 5% est non négociable, et l'objectif est désormais de rapprocher l'Espagne d'une position où elle se retrouve isolée.
Il a été suggéré que la position de Sánchez pourrait inciter d'autres pays, comme la Belgique, à se joindre à elle. Cependant, les dernières conversations indiquent que personne ne soutient la position espagnole, ce qui renforce son isolement.
Depuis que Rutte a fixé le seuil du 5%, le gouvernement espagnol a tenté de faire entendre son désaccord. Des membres de l'exécutif se plaignent que Rutte ne souhaite pas négocier. Ils estiment que le secrétaire général de l'Alliance est trop aligné avec les positions de Trump.
Sánchez a proposé une clause qui exempterait l'Espagne d'atteindre un nouveau seuil. Le gouvernement insiste sur le fait que son point de départ est un 2% du PIB pour la défense. Ils affirment que dépenser davantage irait à l'encontre de leurs principes.
En somme, la cumbre de l'OTAN représente un moment critique pour l'Espagne. Le gouvernement espère qu'un éventuel échec des négociations pourrait inciter d'autres pays à se rallier à sa position. Cependant, la situation actuelle semble indiquer un isolement croissant pour l'Espagne dans ses efforts pour éviter des augmentations de dépenses militaires.