Pedro Sánchez, le président du Gouvernement espagnol, ne se sent pas à l'aise à Bruxelles. Il n'est pas au centre du débat militaire, et les décisions prises par l'Europe en matière de défense ne correspondent pas à ses idées politiques. Ses efforts pour freiner le processus de réarmement et ses réticences à augmenter les dépenses dans ce domaine irritent certains de ses partenaires européens.
Des sources diplomatiques signalent une manque de solidarité dans la position de Sánchez. Lors de la réunion du Conseil, des critiques ont été entendues concernant les discussions entre les dirigeants européens. De nombreux pays, notamment ceux les plus menacés par la Russie, estiment que l'Espagne et l'Italie doivent rendre la solidarité reçue pendant la pandémie par un engagement fort en matière de défense.
Les tentatives de l'Espagne d'augmenter ses chiffres de dépenses militaires sont perçues comme une manipulation. Certains pays soulignent que le gouvernement espagnol cherche à élargir la définition de la défense pour que le pourcentage de dépenses par rapport au PIB augmente sans investissement réel supplémentaire. Cela soulève des questions sur la transparence et l'engagement réel de l'Espagne.
En outre, la mention de la Guardia Civil dans le cadre des dépenses militaires a surpris de nombreux observateurs. Cela montre que le gouvernement tente de faire passer certains coûts pour des investissements militaires, ce qui pourrait fausser les véritables chiffres des dépenses de défense.
Concernant l'aide à l'Ukraine, des critiques émergent également. Bien que l'Espagne ait récemment annoncé une aide de 1.000 millions d'euros, beaucoup estiment que cela reste insuffisant. Les pays européens s'accordent à dire que le soutien à l'Ukraine est essentiel pour la sûreté commune.
Les responsables européens signalent que l'Espagne, avec l'Italie et la France, a contribué à l'échec d'un plan d'aide de 40.000 millions d'euros à l'Ukraine. Cette situation démontre que certaines puissances européennes ont des responsabilités dans l'inaction face à la crise ukrainienne.
La pression exercée par l'opposition a conduit la Commission européenne à revoir sa communication sur l'investissement en défense. Pedro Sánchez a exprimé son désaccord avec le terme de réarmement et a demandé que ce mot ne figure pas dans les titres des plans discutés. Cela reflète une volonté de répondre à des sensibilités politiques internes.
La Commission, par l'intermédiaire de sa porte-parole, a reconnu que le nom du plan pourrait susciter des préoccupations parmi certains États membres. Cependant, ce changement de terminologie ne masque pas les véritables intentions, qui consistent à investir massivement dans des armements.
La situation de Pedro Sánchez à Bruxelles est délicate. Son incapacité à confirmer sa présence à une réunion cruciale à Paris sur l'Ukraine souligne les tensions existantes. Alors que son gouvernement fait face à des critiques croissantes, la confiance entre l'Espagne et ses partenaires européens semble s'éroder. L'avenir de la politique de défense espagnole reste incertain.