«Â¡Buf, qué calor!». C'est la phrase la plus répétée à Séville durant ces jours de chaleur intense. La présence policière dans la ville indique qu'il se passe quelque chose d'important. Ce n'est pas la première vague de chaleur de l'été, mais la ville andalouse accueille cette semaine la quatrième Conférence Internationale sur le financement pour le développement.
Cette conférence offre une nouvelle opportunité à Pedro Sánchez de se présenter sur la scène internationale. Elle coïncide avec une semaine cruciale pour le PSOE, marquée par la déclaration de Santos Cerdán au Tribunal Suprême et la remodelation de l'exécutif socialiste. Cette situation a été provoquée par l'implication de son lieutenant dans une présumée trame corrompue.
Le gouvernement espagnol considère cet événement d'une importance similaire à celle du sommet de l'OTAN à Madrid en 2022. À Séville, environ 200 délégations sont attendues, dont une cinquantaine dirigées par des chefs d'État ou de gouvernement. En revanche, il n'y aura aucune représentation américaine.
La politique d'aide au développement a disparu de l'agenda de l'administration américaine. L'arrivée de Trump a entraîné le désassemblage de l'USAID et la paralysie des programmes d'aide extérieure. Selon l'OCDE, en 2024, les États-Unis demeurent le premier donateur d'aide au développement, malgré une baisse de 4,4 % par rapport à l'année précédente.
Cette situation impacte non seulement les États-Unis, mais aussi d'autres pays comme l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, qui ont également annoncé des réductions de leurs contributions. Les décisions prises par Trump et d'autres nations créent un « problème fondamental » pour la communauté internationale, obligeant des pays comme l'Espagne à réfléchir sur comment gérer cette retraite des ressources.
Dans ce contexte, l'Espagne souhaite prendre les rênes d'un changement nécessaire dans l'aide au développement. Le gouvernement espagnol affirme vouloir renforcer son rôle dans ce domaine. María Jesús Montero, vice-présidente, a souligné que pour le gouvernement, la déségalité est une question essentielle à aborder par la communauté internationale.
Lors de la présentation d'un plan d'investissement de 10.471 millions d'euros en sécurité et défense, Sánchez a affirmé son engagement envers la diplomatie et la coopération au développement. Il a insisté sur le fait que l'Espagne ne réduira pas ses dépenses sociales pour financer sa sécurité.
« Le monde change, mais les principes et valeurs européens demeurent », a déclaré Sánchez, en faisant allusion à Trump et à ses réductions d'aide. L'Espagne a investi 3.710 millions d'euros l'année dernière, représentant 0,25 % de son PIB. Cette position contraste avec celle des États-Unis, qui ont décidé de se retirer de l'aide internationale.
Sánchez a cherché à se positionner comme l'antithèse de Trump, notamment en ce qui concerne les dépenses militaires de l'OTAN. Son refus de s'engager à investir 5 % du PIB en défense lui a permis de gagner du soutien politique dans un contexte difficile, tout en détournant l'attention des problèmes internes.
La conférence de Séville représente une nouvelle opportunité pour l'Espagne d'affirmer son rôle de leader face aux exigences de Trump. Malgré les conséquences potentielles pour le pays, cette situation pourrait renforcer l'engagement de l'Espagne en matière d'aide au développement et de coopération internationale.