Les déclarations du président américain Donald Trump concernant le déficit commercial avec le Canada ont suscité de vives réactions. Il affirme que ce déficit constitue un soutien financier à hauteur de 200 milliards de dollars par an. Cependant, cette affirmation est contestée par de nombreux experts.
Trump soutient que le déficit commercial entre les États-Unis et le Canada représente un coût pour son pays. Il estime que cela finance la croissance économique canadienne. Pourtant, des économistes affirment que cette relation est bénéfique pour l'économie américaine.
Selon Moshe Lander, professeur d'économie, Trump considère le commerce comme un jeu à somme nulle. Pour lui, le mot "déficit" est synonyme de perte, ce qui fausse son analyse.
Lander explique que pour qu'il y ait un véritable soutien financier, le prix payé par les États-Unis pour les biens canadiens devrait être supérieur à leur valeur réelle. Par exemple, si le Canada vendait son pétrole à 100 dollars, mais que les États-Unis payaient 125 dollars, cela constituerait un subsidie.
En réalité, les échanges entre les deux pays ne se traduisent pas par de tels écarts de prix. Joseph Steinberg, économiste à l'Université de Toronto, précise que le déficit commercial résulte d'un flux de capitaux entrant supérieur à celui sortant, ce qui peut renforcer l'économie.
Selon le Bureau du recensement des États-Unis, le volume des échanges avec le Canada dépasse les 760 milliards de dollars par an. En 2024, les exportations américaines vers le Canada ont atteint environ 349,4 milliards de dollars, tandis que le déficit commercial s'élevait à 63 milliards de dollars.
Ce chiffre, bien qu'élevé, ne représente qu'un pourcentage faible du déficit commercial global des États-Unis, qui est de 1,2 trillion de dollars. Lander souligne que ce déficit est marginal par rapport au produit intérieur brut (PIB) américain.
Les exportations d'énergie, telles que le pétrole et le gaz naturel, représentent environ un tiers des biens canadiens envoyés aux États-Unis. Si l'on exclut ces exportations, le Canada afficherait un déficit commercial avec les États-Unis.
Steinberg note que le prix du pétrole influence considérablement ce déficit. Lorsque les prix du pétrole augmentent, le déficit s'accroît, et inversement. Les États-Unis bénéficient d'importations d'énergie canadienne à un coût inférieur à celui d'autres fournisseurs.
Les affirmations de Trump concernant le soutien financier que les États-Unis apporteraient au Canada à travers le déficit commercial sont largement contestées. Les experts s'accordent à dire que cette relation commerciale est bénéfique pour les deux pays. Comprendre les nuances de ce déficit est essentiel pour appréhender les enjeux économiques actuels.