Le Plénum du Tribunal Constitutionnel (TC) a débuté ses délibérations ce mardi, profondément divisé entre progressistes et conservateurs concernant la Loi d'Amnistie liée au processus. En premier lieu, les magistrats ont rejeté la demande d'abstention du président Cándido Conde-Pumpido en raison de la connexion de sa femme avec la loi.
Le Parti Populaire (PP) avait demandé que Conde-Pumpido s'abstienne de participer aux délibérations, car sa femme, l'ex-membre du CGPJ et magistrate du Suprême, Clara Martínez de Careaga, avait exprimé son avis sur l'amnistie. Dans une décision, la cour a déclaré qu'il n'y avait pas lieu de répondre à cette demande.
Selon des sources juridiques, la vice-présidente Inmaculada Montalbán, responsable de l'examen de l'inconstitutionnalité présenté par le PP, exposera les principales lignes de son projet de jugement. Montalbán, dans un rapport de 191 pages, soutient que la Loi d'Amnistie proposée par le gouvernement de Pedro Sánchez est constitutionnelle.
Le texte, qui sera discuté cette semaine, stipule que l'amnistie, en tant que mesure exceptionnelle, est compatible avec la Constitution si elle découle d'une situation extraordinaire et est justifiée par des raisons d'intérêt général. Elle doit également respecter l'interdiction de l'arbitraire et ne pas violer les droits fondamentaux.
Avant que Montalbán ne défende sa proposition, le Plénum devra résoudre les dernières demandes formulées par le PP. Ce dernier a d'abord demandé la suspension du débat sur l'amnistie jusqu'à ce que la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) se prononce sur les questions préjudicielles soulevées par les tribunaux espagnols.
De plus, le Sénat a directement demandé au Tribunal Constitutionnel de soumettre une question préjudicielle à la CJUE, ayant identifié jusqu'à sept aspects de la Loi qui pourraient entrer en conflit avec le droit de l'Union. Selon des informations, le Plénum devrait rejeter ces demandes.
Dans son avis, Montalbán a répondu au PP que « le promoteur de la question préjudicielle est, en définitive, l'organe judiciaire, pas les parties ». Elle a également rejeté l'idée de suspendre le débat sur l'amnistie jusqu'à ce que la justice européenne se prononce.
La CJUE a prévu une audience le 15 juillet concernant les questions préjudicielles soulevées par plusieurs tribunaux espagnols. Montalbán a précisé que la décision de suspendre le jugement ne sera pas prise à ce stade, car la délibération doit se concentrer sur le fond du processus.
En conclusion, le débat sur la Loi d'Amnistie s'annonce complexe au sein du Tribunal Constitutionnel. Les positions des différentes parties sont clairement définies, et les décisions à venir pourraient avoir un impact significatif sur la situation politique en Espagne. La tension entre les différentes sensibilités politiques demeure palpable, alors que le Plénum continue ses délibérations.