Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de Madrid le 8 juin, réclamant la démission du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez. Les participants, principalement issus du Parti Populaire (PP), ont exprimé leur mécontentement face aux accusations de corruption qui pèsent sur le gouvernement socialiste. Le rassemblement, centré sur le slogan « Mafia ou Démocratie », a attiré plus de 100 000 personnes selon le PP.
Les manifestants, brandissant des drapeaux espagnols, ont scandé des slogans tels que « Pedro Sánchez, démission ! ». Ce mouvement populaire est une réaction à la publication récente de transcriptions compromettantes impliquant des membres du PSOE et des personnalités liées à Sánchez.
Blanca Requejo, une gérante de magasin, a exprimé son exaspération face à la situation actuelle. « La date de péremption de ce gouvernement est passée depuis longtemps », a-t-elle déclaré. Les révélations concernant des conversations entre Leire Diez, une ancienne militante du PSOE, et des figures de la Garde civile ont alimenté les critiques contre le gouvernement.
Le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a dénoncé les « pratiques mafieuses » du gouvernement. Il a appelé Pedro Sánchez à convoquer des élections anticipées pour restaurer la confiance démocratique, alors que les élections générales sont prévues pour 2027.
Pilar Alegria, la porte-parole du gouvernement, a minimisé l'impact de la manifestation, affirmant que le concert du groupe Estopa avait attiré plus de spectateurs que le rassemblement du PP. Cette déclaration visait à souligner que le soutien populaire pour le gouvernement reste fort, malgré les controverses.
Pedro Sánchez, qui a toujours défendu l'intégrité de son équipe, a accusé la droite d'orchestrer des campagnes de diffamation. Il a rappelé qu'il est arrivé au pouvoir grâce à un vote de défiance contre Mariano Rajoy, lié à un scandale de corruption au sein du PP.
Ce rassemblement est le sixième organisé par le PP depuis qu'Alberto Núñez Feijóo a pris la tête du parti. La pression monte alors que le congrès extraordinaire du PP se profile en juillet. Les sondages montrent que le PP devance légèrement le PSOE, mais Pedro Sánchez demeure le chef de parti préféré des électeurs.
Rafael Redondo, un manifestant de 73 ans, a souligné les différences entre les affaires de corruption passées du PP et celles actuelles. Il a affirmé que le PSOE agit comme une « organisation criminelle », ce qui reflète l'intensité des sentiments parmi les manifestants.
Les manifestations à Madrid illustrent un climat politique tendu en Espagne. Les accusations de corruption et les appels à la démission de Pedro Sánchez soulignent les divisions croissantes au sein de la société espagnole. Alors que le PP cherche à capitaliser sur ce mécontentement, l'avenir politique de Sánchez reste incertain, avec des élections anticipées potentiellement à l'horizon.