À Westminster, une blague circule, affirmant que le gouvernement sera bientôt "le NHS et l'armée, avec le reste simplement ajouté". Pour les ministres qui tentent de défendre leurs budgets, ce n'est pas vraiment drôle. Dans quelques semaines, la Chancelière Rachel Reeves dévoilera ce qu'un initié décrit comme "le dernier grand ensemble de décisions" avant les prochaines élections générales.
Il est de notoriété publique que des milliards seront alloués à la santé et à la défense. Cependant, la chancelière et son adjoint, Darren Jones, sont en pourparlers avec les ministres pour établir tous les budgets gouvernementaux jusqu'en 2029. Ce Spending Review détermine les priorités budgétaires, allant bien au-delà des simples disputes sur les chiffres.
Les gagnants et les perdants de ce processus façonneront le paysage politique pour les années à venir. J'ai discuté avec près de 20 ministres et conseillers sur ce qui se passe en coulisses. "Ça va être moche", remarque une source à Whitehall, soulignant la nécessité de "vivre selon ses moyens".
Le paradoxe est que, malgré des coupes dans certains domaines, le gouvernement dépense davantage grâce à des hausses d'impôts significatives. La chancelière a également modifié les règles concernant l'emprunt pour les projets à long terme, lui permettant de dépenser plus de 100 milliards de livres cette fois-ci.
Cependant, avec des augmentations significatives pour des secteurs comme la santé et la défense, il y a une pression sur les dépenses quotidiennes dans d'autres domaines. Une source gouvernementale admet : "Il y a des services en réel danger".
Au cours des derniers jours, plus de la moitié des départements gouvernementaux ont finalisé des accords avec le Trésor. La pression est forte pour créer des titres accrocheurs autour de projets d'infrastructure majeurs, comme la construction de nouvelles routes et d'hôpitaux.
Les ministres cherchent à tirer parti de ces projets pour améliorer leur image, mais la réalité est que les dépenses quotidiennes sont ce que les citoyens remarquent le plus. "Il y a une énorme pression pour montrer des résultats dans trois ans et demi", souligne une source.
Les tensions sont palpables au sein du gouvernement, certains ministres adoptant des approches très différentes. Des rumeurs de portes claquées et de refus de prendre des notes lors des réunions circulent. Dans ce climat, il est normal que les ministres souhaitent plus de fonds pour leurs départements.
Une source a déclaré que "l'argent est si difficile à obtenir qu'ils se battent pour de petites sommes". Par exemple, plafonner les tarifs des bus ne coûterait que 200 millions de livres, un montant dérisoire au regard du budget global.
Les départements qui fournissent des services publics quotidiens, comme la police et l'éducation, sont susceptibles de ressentir la pression. Les discussions sur les budgets des conseils locaux et les financements pour les logements abordables sont particulièrement préoccupantes.
Il existe une inquiétude croissante quant à la capacité à financer des initiatives visant à améliorer la sécurité publique et à lutter contre la violence. Les décisions prises maintenant auront des répercussions sur les services disponibles pour les citoyens dans les années à venir.
Le Spending Review représente un moment crucial pour le gouvernement, avec des enjeux politiques importants. Les décisions qui seront prises façonneront non seulement les services publics, mais aussi l'avenir politique du pays. Alors que le gouvernement cherche à équilibrer les finances, la nécessité de répondre aux besoins immédiats des citoyens reste primordiale.