Des chercheurs demandent que les femmes ayant des seins très denses bénéficient d'examens supplémentaires dans le cadre du programme de dépistage du cancer du sein du NHS au Royaume-Uni. Une étude dirigée par l'Université de Cambridge, impliquant plus de 9 000 femmes, a révélé que des méthodes d'imagerie différentes des mammographies traditionnelles pourraient tripler le nombre de cancers détectés dans ce groupe.
Environ une femme sur dix a des seins très denses, ce qui augmente leur risque de développer un cancer du sein. Cependant, les cancers sont plus difficiles à détecter dans des seins denses, car les mammographies ne parviennent pas toujours à les identifier correctement.
Le procès a testé différentes méthodes d'imagerie sur des femmes ayant reçu une mammographie indiquant qu'elles n'avaient pas de cancer. Ces méthodes incluent une mammographie améliorée et une IRM rapide, qui ont détecté entre 17 et 19 cancers pour 1 000 femmes dépistées. Ces techniques utilisent des injections pour rendre les vaisseaux sanguins plus visibles, car les tumeurs ont une forte vascularisation.
En revanche, les mammographies traditionnelles ne détectent que huit cancers pour 1 000 femmes dépistées. Cela représente plus de 20 000 cancers détectés chaque année au Royaume-Uni. Les femmes âgées de 50 à 71 ans sont invitées à se soumettre à un dépistage tous les trois ans, et environ deux tiers d'entre elles acceptent cette offre.
Louise Duffield, 60 ans, est l'une des participantes au procès qui a reçu un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce. Elle a subi une chirurgie pour retirer la tumeur dans les semaines suivant son diagnostic. Pour elle, cela a été un grand choc, mais elle se sent soulagée que la tumeur ait été détectée à temps.
Elle a déclaré : "Cela a été un moment stressant, et c'est un énorme soulagement de l'avoir fait retirer. La tumeur était profondément située, donc si je n'avais pas participé à l'essai, elle aurait pu passer inaperçue pendant des années."
La professeure Fiona Gilbert, qui a dirigé la recherche, est convaincue que cette nouvelle approche peut faire une différence significative. Elle a déclaré : "Nous devons changer notre programme national de dépistage pour nous assurer que plus de cancers soient diagnostiqués tôt, offrant ainsi à de nombreuses femmes une bien meilleure chance de survie."
Le Département de la Santé et des Soins sociaux a précisé qu'il examinait depuis plusieurs années des moyens d'améliorer les taux de détection chez les femmes ayant des seins très denses. Ils sont déterminés à "lutter contre le cancer sur tous les fronts" pour améliorer les taux de survie.
Les résultats de cette étude soulignent l'importance de réévaluer les pratiques de dépistage pour les femmes à risque. En intégrant des méthodes d'imagerie avancées, il serait possible de détecter des milliers de cancers supplémentaires chaque année, potentiellement sauvant ainsi des vies. Un nouveau plan national de lutte contre le cancer est attendu plus tard cette année.