Eswatini a accepté la déportation de 10 personnes en provenance des États-Unis, malgré les actions légales menées par des groupes de défense des droits humains. Cette décision s'inscrit dans la politique stricte de l'administration Trump sur l'immigration. Les déportés ont été "sécurisés" et ne représentent pas de menace pour le public, selon le département pénitentiaire d'Eswatini.
Un avocat des droits humains, Mzwandile Masuku, a exprimé son choc face à cette décision, surtout en raison d'une affaire judiciaire en cours concernant l'arrivée de cinq autres déportés en juillet. Les États-Unis avaient qualifié ces cinq individus de "monstres privés". L'un d'eux, originaire de Jamaïque, a déjà été renvoyé chez lui.
Le gouvernement d'Eswatini a annoncé qu'il accepterait 11 déportés suite à un accord avec les États-Unis. Cependant, seuls 10 sont arrivés, et leurs noms n'ont pas été divulgués. Cette situation soulève des questions quant à la transparence de l'accord et aux raisons de cette différence.
Des rapports indiquent que l'administration Trump avait précédemment informé un homme salvadorien qu'il pourrait être déporté vers Eswatini. Cet homme, accusé d'appartenir à un gang transnational, a été renvoyé par erreur au Salvador en mars avant d'être arrêté aux États-Unis pour trafic d'êtres humains.
Le porte-parole par intérim du gouvernement, Thabile Mdluli, a déclaré que les déportés seraient placés dans une zone sécurisée séparée du public. Cela intervient alors qu'une affaire judiciaire contre les déportations doit reprendre à Mbabane, la capitale.
Masuku a déclaré qu'il s'attendait à ce que le gouvernement respecte le processus judiciaire avant d'accepter davantage de déportés. Des groupes de défense des droits, comme Human Rights Watch, ont révélé que l'accord permettrait à Eswatini d'accepter jusqu'à 160 déportés en échange de fonds américains pour améliorer sa gestion des frontières.
Le Southern African Litigation Centre (SALC) et d'autres groupes affirment que cette décision constitue un excès de pouvoir exécutif. Ils soutiennent que la constitution d'Eswatini exige un consentement parlementaire pour de tels accords, ce qui n'a pas été respecté dans ce cas.
Des manifestations ont eu lieu devant l'ambassade des États-Unis pour dénoncer cet accord, considéré comme un exemple de recul démocratique. Les militants espéraient que ce tournant refléterait une maturation de la démocratie en Eswatini, avec un meilleur respect de l'État de droit.
Le gouvernement d'Eswatini défend sa décision, arguant qu'il a agi dans le cadre de ses pouvoirs constitutionnels. Bien que certains députés aient exprimé des préoccupations, le Premier ministre Russell Dlamini a affirmé que l'accord avait été traité à un niveau élevé.
Cette situation a également suscité des inquiétudes en Afrique du Sud, où l'on craint que les déportés ne traversent la frontière. Mdluli a tenté de rassurer en indiquant que les déportés étaient en isolement dans une installation sécurisée.
La déportation de ces 10 personnes vers Eswatini soulève de nombreuses questions sur le respect des droits humains et la transparence des accords entre gouvernements. Alors que la situation évolue, les implications de ces décisions sur la société et la politique d'Eswatini restent à surveiller de près.