
Les députés conservateurs du comité de la Chambre sur les pêches et les océans expriment des inquiétudes concernant les zones marines protégées que le gouvernement fédéral met en place pour atteindre ses objectifs de conservation d'ici 2030. Ils soulignent que les pêcheurs de leurs circonscriptions côtières n'ont pas été consultés, ce qui suscite des craintes quant à la fermeture des zones de pêche et à la perte de leurs moyens de subsistance.
Aaron Gunn, député conservateur de North Island-Powell River, a déclaré lors d'une réunion du comité que « la déception envers le ministère des Pêches et des Océans est profonde ». Les représentants du ministère, de Parcs Canada et du Bureau du vérificateur général du Canada ont nié que toutes les pêches dans ces zones seraient fermées, mais ont reconnu qu'il était nécessaire d'améliorer leur communication avec l'industrie de la pêche.
Kathy Graham, directrice générale de la planification et de la conservation marines au DFO, a indiqué que lorsqu'une zone est identifiée pour la protection, les objectifs de conservation doivent être clairement définis. Elle a ajouté que la pêche se poursuit dans de nombreuses zones marines protégées, mais qu'elle est limitée là où il y a un risque pour les objectifs de conservation.
Clifford Small, député conservateur de Central Newfoundland, a qualifié l'objectif de conservation 30x30 de « jeu de chiffres ». Il a fait part des promesses faites aux pêcheurs concernant la pêche du flétan dans la zone marine protégée de St. Anns Bank, qui est limitée. Bien que la pêche soit autorisée, elle est prohibée pour la plupart des activités commerciales dans la zone.
Les députés conservateurs remettent également en question si l'objectif 30x30 est soutenu par des biologistes marins. Aaron Gunn a demandé si cet objectif était « scientifique ou politique », le qualifiant de « plutôt arbitraire ». Les responsables ont expliqué que ce chiffre provient du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en décembre 2022.
Ce cadre engage 196 pays, dont le Canada, à protéger 30 % des terres et des eaux de la planète d'ici 2030 pour lutter contre le changement climatique et inverser la perte de biodiversité. Jerry DeMarco, commissaire à l'environnement et au développement durable, a précisé que « ce n'est pas la science pure qui entre dans le 30x30, mais une négociation ».
Actuellement, les États-Unis sont en avance sur le Canada pour atteindre les objectifs 30x30, selon DeMarco. Cependant, les responsables restent optimistes quant à la capacité du Canada à atteindre ses objectifs. Le Premier ministre Mark Carney a récemment annoncé qu'une stratégie nationale mise à jour pour la nature sera bientôt publiée pour respecter les engagements du Canada en matière de biodiversité.
Le comité commencera une étude sur les zones marines protégées dans la nouvelle année, soulignant l'importance d'une approche équilibrée entre conservation et soutien aux pêcheurs.
Les préoccupations soulevées par les députés conservateurs mettent en lumière les défis liés à l'établissement de zones marines protégées. La nécessité d'une communication efficace avec les parties prenantes est cruciale pour garantir que les objectifs de conservation ne compromettent pas les moyens de subsistance des pêcheurs. Le dialogue continu sera essentiel pour trouver un équilibre entre la protection de l'environnement et les intérêts économiques locaux.