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Les députés ghanéens réintroduisent le projet de loi controversé sur l'anti-LGBT

Publié le : 4 mars 2025

Réintroduction d'un projet de loi anti-LGBT au Ghana

Un groupe de dix députés ghanéens a récemment réintroduit un projet de loi controversé qui impose certaines des restrictions les plus sévères sur les droits des LGBT en Afrique. Ce projet de loi prévoit une peine de trois ans de prison pour les personnes s'identifiant comme homosexuelles, et de cinq à dix ans pour les promoteurs et les défenseurs de ces droits. Bien que ce texte ait été adopté par le parlement l'année dernière, l'ancien président, Akufo Addo, a refusé de le promulguer avant de quitter ses fonctions en janvier, invoquant des défis juridiques.

Ce projet a été largement condamné par des groupes de droits de l'homme locaux et internationaux, certains le qualifiant de draconien. Le projet de loi initial a expiré à la fin du précédent parlement, et il reste incertain si le président du nouveau parlement acceptera le texte pour examen. Au Ghana, les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont déjà punissables par jusqu'à trois ans de prison dans ce pays conservateur d'Afrique de l'Ouest.

Réactions politiques et sociales

Le président John Dramani Mahama a exprimé sa préférence pour un projet de loi parrainé par l'État, afin d'assurer un soutien et une consultation plus larges. "Je pense que nous devrions avoir une conversation à ce sujet pour que nous puissions avancer avec un consensus", a-t-il déclaré. Les partisans de la législation affirment qu'elle contribuerait à préserver ce qu'ils considèrent comme la culture ghanéenne et les valeurs familiales.

Cependant, les groupes de droits humains dénoncent cette législation comme étant draconienne. Larissa Kojoué, chercheuse pour Human Rights Watch, a déclaré que "ce projet de loi anti-LGBT est incompatible avec la tradition de paix, de tolérance et d'hospitalité du Ghana et va à l'encontre des obligations internationales en matière de droits humains".

Impact économique potentiel

Un aspect préoccupant est l'impact potentiel du projet de loi sur l'économie ghanéenne. L'ancien ministre des Finances a averti que l'adoption de cette loi pourrait entraîner une perte de 3,8 milliards de dollars de financements de développement de la part de la Banque mondiale, affectant également le programme de soutien du FMI de 3 milliards de dollars.

Le député d'opposition John Ntim Fordjour a déclaré à Reuters que le pays n'avait plus à craindre des sanctions économiques, citant l'élection du président américain Donald Trump. "Le climat politique mondial est favorable aux valeurs conservatrices", a-t-il affirmé.

Contexte historique du projet de loi

Ce projet de loi a été introduit pour la première fois au parlement en 2021, mais a rencontré de nombreux retards. La réintroduction actuelle suscite des inquiétudes parmi les militants des droits des LGBT au Ghana. Va-Bene Elikem Fiatsi, une femme trans ghanéenne et militante LGBT, a qualifié cette réintroduction de "démoralisante et difficile à accepter", tout en insistant sur le fait que l'activisme LGBT continuera.

Les discussions autour de ce projet de loi soulèvent des questions cruciales sur la direction que prend le Ghana en matière de droits humains. Les implications de cette législation sur la société ghanéenne et sur la communauté LGBT sont profondes et préoccupantes.

Conclusion

La réintroduction de ce projet de loi anti-LGBT au Ghana représente un tournant inquiétant dans la lutte pour les droits humains. Alors que les tensions entre tradition et modernité persistent, le débat sur les valeurs et les droits fondamentaux continuera d'être au cœur des préoccupations sociales et politiques. Le sort de cette législation reste à déterminer, mais les implications pour la société ghanéenne sont indéniables.

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