La dette de la Sécurité Sociale a connu une évolution préoccupante depuis 2017. Initialement stabilisée entre 17.000 et 18.000 millions d'euros, elle a brusquement augmenté à 27.000 millions dans la seconde moitié de cette année-là. Depuis, cette dette a explosé, atteignant 100.000 millions supplémentaires, comme le révèle le Banco de España dans ses données récentes.
Depuis l'arrivée de Pedro Sánchez à la Moncloa en juin 2018, le passif de cette administration est passé de 34.000 millions à 127.173 millions d'euros. Ce chiffre représente un nouveau record historique et presque quatre fois plus qu'auparavant. Cette situation découle d'un déséquilibre financier où les cotisations sociales ne suffisent pas à couvrir les dépenses, notamment le paiement des pensions publiques.
Le principal facteur de cette augmentation est le besoin de financement pour les pensions. La Sécurité Sociale reçoit des transferts annuels de l'Administration Centrale, considérés comme une forme de dette, même s'ils n'augmentent pas le total de la dette publique du Royaume d'Espagne. Ces transferts se produisent généralement lors des paiements supplémentaires des pensions en juin et décembre, période où le système doit débourser environ 26.000 millions d'euros en un mois.
Au premier trimestre 2025, la dette de la Sécurité Sociale a augmenté de 8,6 % par rapport à l'année précédente. En comparaison, la dette de l'Administration Centrale a progressé de 3,9 %, et celle des communautés autonomes de 2,8 %. En revanche, les corporations locales ont enregistré une baisse de 1,3 %. Selon le Banco de España, cette hausse est due aux prêts accordés par l'État pour financer une partie significative du déséquilibre budgétaire.
Les transferts à la Sécurité Sociale sont si élevés qu'ils représentent environ 80 % de l'augmentation de la dette publique depuis 2010. Malgré cette situation, le Ministère de la Sécurité Sociale, dirigé par Elma Saiz, se vante d'un équilibre budgétaire. De plus, il souligne le remplissage de la 'hucha de las pensiones' grâce aux retenues effectuées sur les salaires des travailleurs et entreprises.
Cependant, cette stratégie soulève des questions. C'est comme si une famille, incapable de joindre les deux bouts, demandait un crédit pour payer son loyer tout en mettant de l'argent de côté dans une tirelire au lieu de régler ses factures. Le problème réside dans le fait que l'Administration Centrale utilise les impôts pour effectuer ces transferts, un argent qui provient principalement des communautés autonomes de Régime Commun, à l'exception du Pays Basque et de la Communauté Forale de Navarre.
La Sécurité Sociale utilise ces transferts pour payer les pensions à travers tout le territoire national, y compris pour les citoyens navarrais et basques. Ces derniers bénéficient de certaines des pensions les plus élevées du système. Ce système de financement pose des défis importants pour l'avenir de la Sécurité Sociale et de ses bénéficiaires.
Il est essentiel de réévaluer cette approche pour garantir la viabilité à long terme des pensions publiques. La situation actuelle pourrait avoir des répercussions sur les générations futures, qui pourraient faire face à des déficits encore plus importants.
En résumé, la dette de la Sécurité Sociale espagnole continue d'augmenter de manière alarmante, soulevant des préoccupations quant à sa durabilité financière. Les transferts de l'Administration Centrale, bien qu'essentiels pour le paiement des pensions, créent un déséquilibre qui pourrait nuire à la stabilité économique du pays. Une réflexion approfondie sur les mécanismes de financement est nécessaire pour assurer un avenir stable pour la Sécurité Sociale.