Joachim Nagel, le président de la Bundesbank, se rend à Madrid pour une interview conjointe avec José Luis Escrivá, le gouverneur de la Banque d'Espagne. Il aborde des sujets cruciaux concernant le leadership allemand au sein de l'UE, notamment dans un contexte où les pays très endettés doivent respecter les nouvelles règles de l'UE.
Selon Nagel, le nouveau gouvernement allemand doit prendre un rôle de leadership plus marqué au sein de l'UE. Il souligne que les pays endettés ne peuvent plus ignorer les règles établies. Cela est essentiel pour maintenir la stabilité économique dans la région.
Il estime que l'incertitude actuelle, exacerbée par les décisions rapides de l'administration Trump, complique la situation. Les décisions du BCE doivent être prises avec prudence, en évitant des réactions excessives face aux annonces changeantes.
Nagel défend l'importance de l'indépendance des banques centrales, affirmant que c'est fondamental pour une politique monétaire efficace. Il fait référence à l'histoire du Bundesbank, qui a été modelé après la Réserve Fédérale américaine, pour expliquer l'importance de cette indépendance.
Les attaques récentes contre la Fed sont, selon lui, mal orientées. Nagel insiste sur le fait que son affiliation à un parti politique n'a jamais influencé sa carrière de banquier central.
La discussion en Europe se concentre sur la simplification de la réglementation bancaire sans diminuer les exigences de capital. Nagel affirme que les exigences actuelles sont essentielles pour la stabilité financière.
Il reconnaît que certaines exigences peuvent être devenues trop complexes, indiquant qu'il est temps d'évaluer et de simplifier les processus sans compromettre la supervision.
Les marchés financiers européens ont montré une certaine résilience, mais Nagel avertit qu'un effondrement dans les marchés de la dette pourrait survenir à tout moment. Il souligne que le BCE est prêt à utiliser tous les instruments à sa disposition pour faire face à des situations critiques.
Il reste optimiste concernant la santé actuelle des institutions financières en Europe, tout en rappelant l'importance de ne pas devenir complaisant face aux défis persistants.
Avec l'Allemagne se dirigeant vers sa troisième récession consécutive, Nagel appelle le nouveau gouvernement à surmonter les obstacles au croissance économique. Il souligne la nécessité d'améliorer les infrastructures et de réduire la bureaucratie.
Le Parlement allemand a approuvé un programme d'investissement significatif, et il est crucial que le gouvernement agisse rapidement pour mettre en œuvre ces mesures. Nagel insiste sur le fait qu'Allemagne doit prendre son rôle en Europe plus au sérieux.
En conclusion, Joachim Nagel met en lumière plusieurs défis auxquels l'Allemagne et l'UE font face. Il appelle à un leadership fort et à une coopération étroite pour naviguer dans ces temps incertains. La nécessité d'une action rapide et efficace est primordiale pour assurer la stabilité économique et le progrès en Europe.