Le marché obligataire attire à nouveau l'attention sur le mandat de Donald Trump, comme cela avait été le cas en avril. À l'époque, une guerre tarifaire avait été déclenchée, toujours en pause. Actuellement, la rentabilité des obligations à long terme est en forte hausse, conséquence de la baisse de leurs prix.
La dettes à 30 ans est au centre des préoccupations des investisseurs. Elle a dépassé la barre des 5 % récemment, atteignant des niveaux inédits depuis 2007, en pleine crise financière. Depuis le "Liberation day" du 2 avril, sa rentabilité a grimpé de près de 70 points de base, un chiffre impressionnant pour un marché obligataire habituellement plus stable que le marché boursier.
Cette hausse de la rentabilité s'explique par un craintes généralisées concernant la dette américaine, qui dépasse 36 trillions de dollars. Les investisseurs redoutent que le déficit dépasse les 7 % prévus pour cette année, suite à l'approbation par le Congrès du nouveau plan fiscal de Trump.
Le projet de loi budgétaire, soutenu par la majorité à la Chambre des représentants, combine des exonérations fiscales et des coupes dans les dépenses publiques. Ses critiques affirment qu'il pourrait menacer la couverture sanitaire et aggraver la dette du pays. Ce plan, surnommé "Big, Beautiful Bill", nécessite des réductions significatives, notamment dans le programme Medicaid.
Les exonérations fiscales prévues dans ce plan pourraient entraîner une augmentation de la dette fédérale de plus de 4,8 trillions de dollars au cours de la prochaine décennie. Cela crée une tension sur le marché obligataire, où une sortie massive de capitaux est observée depuis plusieurs semaines.
La confiance des investisseurs dans la dette américaine et le dollar est en déclin. Beaucoup cherchent refuge ailleurs, comme en Europe. Une indication de cette méfiance est survenue lors de la vente aux enchères de mercredi, où la demande pour les obligations à 20 ans a atteint son plus bas niveau depuis février.
Avec une rentabilité de 5,047 %, 16 milliards de dollars ont été placés, mais la demande était presque 2,5 fois supérieure, indiquant un intérêt en baisse. Le T-Note, obligation la plus populaire au monde, est actuellement à 4,6 %, encore en dessous des niveaux atteints en début d'année.
Le récent abaissement de la note par l'agence Moody's a également secoué le marché. Elle a réduit la note de la dette américaine de AAA à Aa1, un symbole fort de la perte de confiance. Ce n'est pas la première fois qu'une telle décision est prise, car Fitch et Standard and Poor's avaient déjà abaissé leurs notes respectivement en 2023 et 2011.
Cette situation montre comment les investisseurs réagissent à des signaux de tension sur le marché obligataire. Les craintes d'une dégradation continue de la situation financière américaine pèsent sur le moral des investisseurs.
En résumé, le marché obligataire américain fait face à des défis majeurs. Les craintes concernant la dette, les décisions fiscales de Trump et la réaction des agences de notation créent une atmosphère d'incertitude. Les investisseurs doivent rester vigilants face à ces évolutions, qui pourraient avoir des conséquences importantes sur l'économie.