
Un ancien parcours de golf situé au nord de Winnipeg a été acquis avec des fonds de compensation destinés à la Peguis First Nation. Ce terrain est désormais largement contrôlé par un développeur immobilier qui a précédemment conseillé la communauté et son fonds immobilier. Cette situation soulève des questions sur l'équité de la transaction.
En novembre 2024, le fonds immobilier de la Peguis First Nation a vendu 75 % d'une société contrôlant le terrain à une entreprise numérotée appartenant à Andrew Marquess. Ce dernier a affirmé que cet accord permettait au fonds de récupérer son investissement initial tout en maintenant un certain contrôle sur le terrain.
Le terrain de 73 hectares avait été acheté pour 10 millions de dollars, fonds qui avaient été fournis par le gouvernement canadien pour régler une dette historique envers la Première Nation. Cependant, des prêts contractés pour financer le développement ont conduit à une situation financière difficile pour le fonds.
Le fonds a dû faire face à des défauts de paiement sur un prêt de 5,5 millions de dollars, ce qui a entraîné la vente à Marquess. En échange, il s'est engagé à rembourser 10 millions de dollars sur sept ans, à un taux d'intérêt basé sur le taux des obligations du Canada au moment de la transaction.
Cette situation a suscité des critiques, notamment de la part d'experts juridiques qui ont qualifié cet arrangement d'inhabituel. La décision de vendre une partie des terres acquises pour compenser des promesses de traité non tenues a soulevé des inquiétudes concernant l'avenir des terres de la Première Nation.
Des avocats représentant la Peguis First Nation ont exprimé leur désaccord avec la vente, la qualifiant de surprenante et d'injuste. Ils soulignent que cette transaction pourrait être un exemple de l'histoire qui se répète, où les Premières Nations perdent des terres essentielles.
Greg Stevenson, l'ancien président du fonds immobilier, a déclaré qu'ils n'avaient eu d'autre choix que de procéder à cette vente en raison de pressions financières croissantes. Il a également mentionné que d'autres options pour garder le terrain au sein des Premières Nations avaient été bloquées.
Le développement futur de la majorité du terrain est désormais entre les mains de Marquess, qui prévoit d'y construire un quartier résidentiel. Cela soulève des questions sur la gestion des terres et le rôle des Premières Nations dans les décisions de développement qui les concernent.
Des experts juridiques ont également souligné que le contrôle accordé à Marquess sur le processus de développement pourrait nuire aux intérêts de la Peguis First Nation. Ce manque de contrôle sur des terres achetées avec des fonds destinés à compenser des dettes historiques soulève des préoccupations éthiques importantes.
La situation autour de la vente du terrain de la Peguis First Nation à Winnipeg illustre les défis complexes auxquels sont confrontées les communautés autochtones en matière de développement immobilier et de gestion des ressources. Les implications de cette transaction pourraient avoir des répercussions durables sur la communauté et la protection de ses droits fonciers.