Des fonctionnaires américains et russes reprendront leur approche diplomatique lors d'une nouvelle rencontre à Istanbul ce jeudi, comme l'a annoncé le Kremlin. Cette réunion intervient alors que Washington exprime son mécontentement suite à un récent attaque russe en Ukraine, ayant causé 20 morts.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a précisé que la réunion se tiendra à un niveau ministériel, sans fournir d'autres détails sur les thèmes abordés. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a annoncé la semaine dernière que des détails étaient en cours de finalisation pour ce nouveau rendez-vous.
Lavrov a indiqué que cette rencontre se concentrera sur trois questions clés : mettre fin à la guerre en Ukraine, rétablir une initiative pour le transport sécurisé de marchandises via la mer Noire et supprimer les obstacles dans les relations bilatérales entre Moscou et Washington.
Le chef de la diplomatie russe a souligné qu'il existe encore certains obstacles à la reprise du fonctionnement complet des ambassades respectives. Ce rapprochement diplomatique a été annoncé en février, après le premier rencontre entre Moscou et Washington depuis le début de la guerre.
« Une réunion a eu lieu à Istanbul et une deuxième est en préparation. Pendant ce temps, la communication se poursuit par appels téléphoniques et vidéoconférences », a déclaré Lavrov. Il a attribué les problèmes entre les bureaux diplomatiques à l'administration de Barack Obama, juste avant le premier mandat de Donald Trump.
Peskov a été interrogé sur la possibilité de réactiver le Nouvel Accord de Réduction des Armes Stratégiques (Nouvelle START), à l'occasion du 15e anniversaire de sa signature par Washington et Moscou. Ce pacte limitait le nombre d'armes nucléaires stratégiques et a été suspendu par le président russe Vladimir Poutine en février 2023.
« Ces négociations nécessitent un certain niveau de relations bilatérales et de confiance mutuelle », a affirmé Peskov, ajoutant qu'un niveau de confiance accru avec Washington est essentiel avant de reprendre le dialogue sur le contrôle des armes nucléaires.
La réunion à Istanbul se tient quelques jours après que le représentant de Poutine, Kirill Dmitriev, a rencontré à Washington l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, et le secrétaire d'État, Marcos Rubio, pour discuter du manque de progrès vers un cessez-le-feu en Ukraine.
À la fin mars, l'Ukraine a accepté la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours, bien que la Russie n'ait pas encore pris de décision. Les deux parties intensifient leurs attaques, ce qui suscite la frustration de Trump, qui a menacé d'imposer des tarifs secondaires sur les exportations de pétrole russe si un accord de trêve à long terme n'est pas atteint.
La situation en Ukraine demeure tendue, avec des négociations cruciales en cours. Les discussions à Istanbul pourraient potentiellement ouvrir la voie à un dialogue plus constructif entre les États-Unis et la Russie. Cependant, les obstacles diplomatiques et les préoccupations de sécurité continuent de compliquer la situation.