Les universités publiques rencontrent des difficultés majeures concernant l'insertion professionnelle de leurs diplômés. Depuis des années, un déséquilibre persiste entre les formations proposées et les exigences du marché de l'emploi. Les anciens élèves des universités publiques affichent une taux d'affiliation à la Sécurité Sociale inférieur à ceux de leurs homologues des établissements privés.
Les diplômés des universités publiques subissent également des salaires moins élevés, une proportion réduite de contrats indéfinis, et une plus grande présence dans des catégories de cotisation inférieures à leur qualification. Les données récentes montrent que la privée a gagné du terrain en matière d'employabilité, ce qui a conduit à une baisse des inscriptions dans les universités publiques.
D'après les statistiques, deux ans après l'obtention de leur diplôme, les jeunes diplômés de 2019 des établissements privés présentent un taux d'affiliation de 69 %. En revanche, ce chiffre s'élève à seulement 63 % pour ceux issus des universités publiques, soit une différence de six points. Cette tendance se renforce dès la sortie du campus, où le taux d'affiliation est de 53 % pour les publics contre 61 % pour les privés.
Cette supériorité des universités privées est observable depuis plusieurs années, jusqu'à la quatrième année après l'obtention du diplôme. À ce stade, les taux d'affiliation sont légèrement en faveur des établissements publics, avec 78 % contre 76 %. Cela pourrait indiquer une réaction des universités publiques face à la concurrence croissante des privées.
Les diplômés des universités privées bénéficient de salaires plus élevés à chaque étape de leur carrière. Par exemple, deux ans après la graduation, le salaire moyen des derniers diplômés est de 28 125 euros, soit 3 545 euros de plus que les 24 580 euros des diplômés publics. Après un an, l'écart salarial atteint 18 % en faveur des privés.
Cette tendance se maintient au fil des années, bien que l'écart se réduise légèrement au troisième et quatrième an, respectivement à 13 % et 12 %. Les universités privées surpassent également les publiques en termes de contrats indéfinis, de travail à temps plein et d'affiliation à des catégories de cotisation élevées.
Les raisons de ces différences sont multiples. Selon José Carlos Gómez Villamandos, conseiller des Universités en Andalousie, les universités privées se concentrent sur des disciplines à forte employabilité. En revanche, les établissements publics doivent maintenir une diversité de formations, y compris dans des domaines comme les Humanités.
De plus, les universités privées semblent mieux préparées à répondre aux besoins du marché. Les diplômés de ces établissements ont souvent des connexions familiales qui facilitent leur insertion professionnelle. Les universités publiques, quant à elles, manquent parfois de ressources pour leurs départements d'orientation professionnelle, ce qui impacte négativement l'employabilité de leurs diplômés.
En conclusion, le fossé entre les universités publiques et privées en matière d'employabilité et de salaires se creuse. Les établissements publics doivent réévaluer leurs stratégies pour améliorer l'insertion professionnelle de leurs diplômés. Un changement est nécessaire pour garantir que les étudiants des universités publiques aient les mêmes opportunités que ceux des institutions privées.