
Les directeurs d'école se rassemblent ce mercredi à 14 heures devant le siège du rectorat de Paris. Ce mouvement souligne l'importance de leur statut, qui est actuellement en péril. À Paris, 593 des 626 écoles publiques bénéficient d’une décharge de direction, permettant aux directeurs de se concentrer sur l’administration et le projet pédagogique de leur établissement.
Ce statut dérogatoire, instauré par une politique volontariste de la ville de Paris en 1982, est remis en question par la chambre régionale des comptes (CRC). Dans son dernier rapport, la CRC recommande de mettre fin à ce régime, qui représente 348 équivalents temps pleins. Cela pourrait avoir des conséquences significatives sur le fonctionnement des écoles.
Fin février, l’académie de Paris avait annoncé la suspension de ce régime particulier. Cependant, après une forte réaction des élus, des personnels éducatifs et des parents d’élèves, un moratoire a été instauré en mars. Cette situation a ravivé les inquiétudes des directeurs d'école.
La nomination du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a suscité des craintes parmi les directeurs. Thomas Watanabe-Vermorel, co-président de l’Adep75, a exprimé son inquiétude face à un possible revirement concernant le statut des directeurs. Les syndicats et les parents d’élèves soutiennent également cette mobilisation.
Dans le cadre d’une convention entre l’État et la Ville de Paris, l’exception parisienne était financièrement compensée. Cependant, depuis 2019, la mairie a cessé de verser cette compensation, qui s'élevait à 120 millions d’euros à la fin de l'année scolaire 2023-2024.
La maire de Paris a adressé un projet de décret au ministre de l’Éducation nationale, affirmant que « la balle est dans le camp du ministère ». Patrick Bloche, premier adjoint à la maire, a souligné l’importance de sécuriser le statut des directeurs d'école pour maintenir le bon fonctionnement des établissements parisiens.
Les directeurs craignent que la suppression des décharges de direction ne compromette l'ensemble du système scolaire à Paris. Delphine Bürkli, conseillère de Paris, a également exprimé son soutien à cette cause, appelant à une reconnaissance accrue du rôle des directeurs.
Les inquiétudes concernent également les conditions de logement des directeurs. La CRC a recommandé de revoir la redevance locative des logements mis à disposition par la ville. Actuellement, le loyer est de 578,28 euros par mois, ce qui, avec les charges, atteint environ 850-900 euros.
Cette situation affecte environ 60 % des directeurs d’école à Paris. Thomas Watanabe-Vermorel a souligné que le logement sur place simplifie la gestion des écoles, surtout en dehors des heures de classe. Cela rend le poste de directeur plus attractif, surtout dans un contexte de hausse des loyers.
La mobilisation des directeurs d'école à Paris met en lumière les enjeux cruciaux liés à leur statut et à leurs conditions de travail. Avec des recommandations de la CRC et des inquiétudes croissantes, il est essentiel que les autorités prennent des mesures pour sécuriser leur situation. La collaboration entre l'État et la Ville est indispensable pour garantir un avenir stable et efficace pour les écoles parisiennes.