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Ana Asensio, Directrice de Culto : "Dans la religion catholique, tout est peur : l'enfer, le ciel, pécher par la pensée..."

Publié le : 13 avril 2025

Introduction

La relation entre la religion et la peur est fascinante. En effet, l'attrait pour l'horreur peut être perçu comme cathartique. Le cinéma d'horreur, à l'instar de toute croyance, confronte le spectateur à sa vulnérabilité. Nous ressentons cette fragilité lorsque nous faisons face à l'inconnu et à la souffrance. La religion apporte du réconfort, tandis que l'horreur expose notre inconscient.

La Niña de la Cabra

Ana Asensio, réalisatrice madrilène, présente son nouveau film, La Niña de la Cabra. Après le succès de Most Beautiful Island, elle explore une histoire touchante. Ce film raconte la découverte de la peur par une jeune fille lors de sa première communion. La réalisatrice évoque un passé marqué par des événements troublants, notamment un drame survenu le jour de sa communion.

Asensio partage une expérience personnelle, soulignant la distance entre ses deux œuvres. Elle décrit comment la fête de sa communion a été assombrie par un incident tragique. Cette dualité entre l'innocence d'un événement festif et la réalité de la vie crée une atmosphère unique dans son nouveau film.

Comparaison avec Most Beautiful Island

Contrairement à Most Beautiful Island, qui se déroule à New York, La Niña de la Cabra se situe dans les années 80, en périphérie de Madrid. Le premier film était une fable angoissante, tandis que le second s'apparente à un conte de fées. Malgré leurs différences, les deux films partagent des thèmes communs de fuite et de surmonter la peur.

Asensio note que les deux protagonistes, qu'elles soient adultes ou enfants, cherchent à échapper à un monde oppressif. Cette structure en deux parties est présente dans chaque film, renforçant ainsi le message de la résilience face à l'adversité.

Résonance autobiographique

Les histoires d'Asensio contiennent une inspiration autobiographique. Bien qu'elle précise que ni l'une ni l'autre de ses œuvres ne reflètent sa vie, des éléments résonnent avec ses expériences. Elle évoque les défis rencontrés en tant qu'immigrante à New York, où elle a vécu des moments difficiles.

En parallèle, son enfance à Madrid, marquée par la peur et l'incertitude, influence son travail. La mort et la violence de son environnement l'ont profondément marquée. Elle partage ses craintes d'enfant, notamment celles liées à la religion, qui exacerbaient son sentiment d'angoisse.

Contexte sociopolitique

Ana Asensio aborde également la situation actuelle aux États-Unis. Elle décrit un pays en proie à des contradictions et à une désidéologisation croissante. La pauvreté et l'incertitude dominent, laissant la population dans un état de désespoir. Elle souligne que, malgré son statut de première puissance mondiale, des aspects de la vie quotidienne ressemblent à ceux d'un pays en développement.

Son regard critique sur la société américaine révèle une profonde préoccupation pour l'avenir. Asensio évoque un sentiment général de peur, qui, comme dans ses films, se mêle à une réflexion sur la condition humaine. La connexion entre la religion, la peur et la société américaine est ainsi mise en lumière.

Conclusion

En somme, La Niña de la Cabra est une œuvre qui explore des thèmes universels de peur et de résilience. Ana Asensio, à travers son expérience personnelle, nous invite à réfléchir sur la nature humaine et nos croyances. Son parcours unique et ses films nous rappellent que, même dans l'horreur, il y a de la tendresse à découvrir.

Directrice - Ana Asensio, Directrice de Culto : "Dans la religion catholique, tout est peur : l'enfer, le ciel, pécher par la pensée..."