Le 1er septembre, une directrice d’école de 42 ans, Caroline Grandjean, a tragiquement mis fin à ses jours. Elle avait contacté la plate-forme nationale de prévention du suicide vers 10h30 avant de se rendre sur un site escarpé près d’Anglards-de-Salers, dans le Cantal, où elle résidait.
Les gendarmes, rapidement alertés, ont déployé d’importants moyens pour retrouver son corps, découvert après une chute d’environ 30 mètres. Remedium, un auteur de BD, a exprimé son choc en apprenant la nouvelle, soulignant que rien n’avait été fait pour l’empêcher.
Caroline Grandjean avait une histoire singulière, retracée par le dessinateur Christophe Tardieux dans son ouvrage « Cas d’école ». En 2023, elle était directrice d’une école à Moussages, un petit village de 300 habitants, où tout semblait aller bien jusqu’à l’apparition d’inscriptions homophobes sur les murs de l’établissement.
Ces inscriptions, telles que « Sale gouine », ont profondément affecté Caroline, mariée à une femme. Malgré son silence sur son orientation sexuelle, elle savait que son union était connue. Après plusieurs incidents de harcèlement, elle a décidé de quitter son poste le jour de la rentrée 2024, épuisée par la situation.
Le harcèlement dont Caroline a été victime l’a profondément affectée. Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs d’école, a déclaré que ni l’institution ni la mairie ne l’ont soutenue. L’institution proposait un changement de poste, ce qu’elle a refusé, tandis que la mairie craignait une mauvaise publicité pour le village.
Quelques jours après sa mort, le maire a exprimé son soutien à Caroline, affirmant avoir toujours condamné les actes d’homophobie dont elle a été victime. Toutefois, ce soutien est arrivé trop tard pour faire une différence.
Caroline avait déjà tenté de mettre fin à ses jours plusieurs mois avant sa mort. Le harcèlement l’a placée dans une grande fragilité. Selon Remedium, une accumulation d’événements a renforcé son sentiment d’injustice, notamment le classement sans suite de sa plainte et le manque de soutien de l’inspectrice de l’éducation nationale.
Le choix de la date de sa mort, le jour de la rentrée, souligne la gravité de sa souffrance. Le ministère de l’Éducation nationale a exprimé son profond chagrin face à cette tragédie, qui a suscité une vive émotion dans la communauté éducative.
Suite à cette tragédie, une cellule d’écoute a été mise en place pour accompagner les équipes éducatives. Les syndicats, tels que la FSU-SNUipp et le S2DE, demandent l’ouverture d’une enquête administrative pour faire la lumière sur cette situation.
Le ministère a annoncé que la rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand saisira une formation spécialisée pour enquêter sur les circonstances entourant le décès de Caroline. Ce drame met en lumière les enjeux de la prévention du suicide et du soutien aux enseignants.
La mort de Caroline Grandjean est une tragédie qui soulève des questions sur le soutien aux enseignants face au harcèlement. Il est essentiel de prendre des mesures pour prévenir de telles situations à l'avenir. La communauté éducative doit se mobiliser pour garantir un environnement sûr et respectueux pour tous.